Des sources habituellement pourvoyeuses d’informations fiables (valeur A1) signalent qu’une poignée de responsables du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) – désormais orphelins de leur tuteur Blaise Compaoré – désirent rapidement quitter le Burkina Faso et s’éparpiller entre la Mauritanie, la France et…le Sénégal.Ils mobilisent, à cet effet, des amis du Sénégal (France et Maroc) pour intercéder en leur faveur.
Les observateurs sont aux aguêts, et scrutent l’attitude future du gouvernement de Dakar. D’emblée, on peut se demander, comment le Sénégal pourra être accommodant avec la rébellion d’à côté, tout en étant intraitable avec la sienne. Autrement dit, héberger un séparatisme voisin et combattre une sécession domestique.
Ce serait apporter de l’eau et beaucoup d’eau, au moulin du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Lequel dira que les frontières grossières qui ont fait le lit de la chronique rébellion touarègue, sont les mêmes – tracées par le même colonisateur – qui ont installé la Casamance sur les rails d’un irrédentisme récurrent. Il s’y ajoute qu’une éventuelle hospitalité accordée aux rebelles nord-maliens, entraînera la riposte souterraine de Bamako et de sa complice Conakry(contente de la solidarité malienne et furieuse contre la barricade anti-Ebola du Sénégal), deux capitales qui n’hésiteront pas à injecter un supplément de feu en Casamance, en collusion avec Nkrumah Sané et par le biais de leurs services de renseignement.
C’est dire que la soif de jouer un rôle-clé et le besoin de récolter un leadership sous-régional (laissé vacant par l’ex-Président Blaise Compaoré) ne sauraient justifier l’accueil très risqué d’une fraction de responsables du Mouvement de Libération de l’Azawad. « On peut tout soutenir, sauf l’inconséquence » disait Mirabeau.