La Banque mondiale travaille de concert avec le Fonds monétaire international, les Nations unies et d’autres banques en développement pour créer un "fonds d’urgence en cas d’épidémie" destiné à lutter contre Ebola et d’autres épidémies dans le futur, a déclaré mardi le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim.
M. Kim a déclaré lors d’une conférence de presse accordée à l’issue d’un symposium que le fonds ressemblera à une assurance, et comprendra des milliards de dollars qui seront utilisés seulement en cas d’épidémie.
Le fonds, qui emprunterait de l’argent de marchés globaux à des taux très bas, pourrait financer la réponse à l’épidémie et les équipes de réponse de partout dans le monde, et l’épidémie pourrait être contrôlée rapidement.
M. Kim, ancien médecin et professeur en santé publique, a indiqué que si des cas sont confirmés tôt et qu’une thérapie intensive peut être fournie, le taux de survie pourrait être très élevé.
"Si vous vous demandez pourquoi ça prend autant de temps à répondre, c’est probablement parce que nous n’avions pas un fonds permettant de dépenser rapidement des milliards de dollars pour lutter contre l’épidémie", a affirmé M. Kim, également un ancien conseiller du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) connu pour son combat contre le sida/VIH.
Le chef de la Banque mondiale a ajouté que l’impact de l’épidémie est principalement causé par "les craintes entourant le virus", et pas le virus lui-même.
"Par exemple, si nous avions été en mesure de commencer immédiatement à attaquer le virus en janvier 2014 lorsque le problème s’est manifesté, nous aurions pu éviter tout cet impact humanitaire et économique", a mentionné M. Kim.
L’éruption du virus mortel a fait plus de 5.000 morts à travers le monde, selon l’OMS. La Banque mondiale a estimé que si l’épidémie d’Ebola continue de se propager rapidement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone et atteint les pays voisins, l’impact financier régional pourrait atteindre 32,6 milliards de dollars américains d’ici la fin 2015, portant un coup potentiellement catastrophique à des Etats déjà fragiles.
M. Kim a de nouveau appelé les pays asiatiques détenant une richesse médicale à envoyer davantage d’équipes de professionnels de la santé dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest pour contenir l’épidémie d’Ebola à la source.
Il a également remercié la Chine d’avoir envoyé des répondants médicaux dans les trois pays les plus affectés, et a reconnu la contribution de la Corée du Sud et du Japon, qui ont envoyé du personnel militaire et médical ainsi que du financement dans la région.
La Banque mondiale a annoncé jeudi une aide supplémentaire de 100 millions de dollars américains pour financer ses activités de réponse à Ebola dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest ravagés par l’épidémie.
Le fonds supplémentaire vise à accélérer le déploiement de travailleurs médicaux étrangers dans les pays les plus touchés. Le paquet de soutien de la banque s’élève maintenant à un total de 500 millions de dollars.