C’est ce qu’a déclaré, le président de la Cour suprême du Mali, Nouhoum Tapily à l’ouverture du colloque international sur le thème «Rôle et place de la justice dans la lutte contre la corruption». Colloque initié par la Cour suprême du Mali en marge de la rentrée solennelle des cours et tribunaux qui a eu lieu, lundi dernier, au CICB.
La cérémonie d’ouverture du colloque sur la corruption a été présidée, hier, par le ministre de la Jeunesse et la Reconstruction citoyenne, Me Gaoussou Diarra, représentant le Premier ministre. C’était en présence des hauts cadres de la famille judiciaire du Mali et présidents des juridictions de Cassation de plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine.
Le président de la Cour suprême a indiqué que le phénomène de la corruption est en train de prendre de l’ampleur dans de nombreux pays africains dont le Mali. Plus grave, elle est, de plus en plus, considérée par certains, comme une partie intégrante de notre culture.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en décrétant l’année 2014, année de croisade contre la corruption, affiche, dit-il, son engagement irréversible contre ce phénomène et les autres mauvaises pratiques de gouvernance.
De nombreuses actions ont été menées par le gouvernement, dit-il, pour éradiquer la corruption, mais les avancées restent faibles.
La lutte contre la corruption est l’affaire de tous et l’organisation de ce colloque, selon Nouhoum Tapily, témoigne de l’engagement de la justice malienne d’aider le président de la République et le gouvernement à combattre la corruption, unanimement, considérée comme un véritable obstacle au développement de tout Etat. Aussi, elle entend par ce geste, répondre aux attentes des citoyens et aux exigences de la bonne de gouvernance.
Tapily rappelle que le juge de par son rôle régalien, est un acteur incontournable dans la lutte contre la corruption. Mais le rôle de la justice dans cette lutte, doit aller, a-t-il ajouté, au delà de la répression et de l’incrimination de la corruption. Il conclut que la lutte contre la corruption est un combat de longue haleine, mais elle n’est pas au-dessus de nos moyens.
Le ministre de la Jeunesse et la reconstruction citoyenne, Me Gaoussou Diarra, a, quant à lui, rappelé les actions du gouvernement en matière de lutte contre la corruption. Il s’agit entre autres, de l’élaboration d’une Loi de répression de la délinquance finance financière et l’enrichissement illicite, d’un plan d’actions de lutte contre la corruption, de la création du Haut conseil de lutte contre la corruption, etc.
Selon lui, il ne pouvait en être autrement, quand on sait que la justice est l’épine dorsale de la lutte contre la corruption. «C’est un combat qui peut être gagné» a-t-il déclaré, avant de conclure que le gouvernement attend avec beaucoup d’intérêts, les recommandations qui seront issues de ce colloque.
«Approche de la société civile dans la lutte contre la corruption ; approche culturelle de la lutte contre la corruption ; approche confessionnelle de lutte contre la corruption, arsenal juridique et institutionnel de lutte contre la corruption au Mali», sont, entre autres, des thèmes qui seront débattus par d’éminents communicateurs au cours de ce colloque de deux jours (4 et 5 novembre).
Abou Berthé