La fermeture de la mosquée de Badalabougou, depuis plusieurs semaines, constitue un véritable casse-tête chinois pour le monde musulman, une honte pour le Haut conseil islamique.
La fermeture de la mosquée de Badalabougou constitue de nos jours une honte pour la umma-islamique notamment pour le Haut conseil islamique. Une structure en perte de vitesse depuis le congrès dernier, qui a consacré sa dislocation dans les faits.
Comment se fait-il que depuis plusieurs mois cette guerre de succession se passait au sein de cette grande mosquée de Badalabougou et que le Haut conseil islamique ne puisse jouer un rôle pour une sortie de crise ? Aujourd’hui en longeant la route pavée qui mène au marché de Badalabougou, brusquement, on tombe sur cette mosquée fermée à clé avec des policiers aux alentours de l’édifice. Une situation qui frustre les populations du quartier, qui sont également divisées entre les deux imams.
Chaque fois, le chef du quartier est visité par la sécurité nationale pour se renseigner des actions en cours et de la tension. La solution n’est pas du jour au vu de l’évolution de la situation dans le quartier. Les deux parties ne semblent toujours pas sur la même longueur d’ondes.
Les fidèles sont dispersés entre les autres mosquées du quartier où ils sont très mal appréciés. Il est temps que le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno H Diallo, tranche cette situation qui perdure et qui fait enfler la polémique à Bamako.
Qui peut être imam ?
Dans le cadre du sunnisme, on peut comparer la fonction d’imam à celle du pasteur (prédicateur) protestant. L’imam ne fait pas partie d’une structure hiérarchique. Il est désigné par la communauté elle-même et ne prétend à aucun lien privilégié avec Dieu. Il peut être licencié s’il n’accomplit pas sa mission.
Lorsque des fidèles veulent prier ensemble, ils désignent un imam parmi eux pour diriger la prière. Un hadith mentionne les critères à prendre en compte : le premier critère doit être celui qui connait le plus le Coran et le dernier critère à prendre en compte est l’âge. En général, dans chaque mosquée, il y a un imam permanent qui officie et qui donne les sermons (khutba) du vendredi, faute de quoi un simple musulman peut devenir imam le temps d’une prière.
Après toutes ces connaissances, comment peut-on aller jusqu’à la fermeture d’une mosquée ? Cela dénote du laxisme des autorités.
Il y a lieu, pour le ministre, à travers le concours du Haut conseil islamique et de la Ligue des imams du Mali, de déchoir les imams en conflit et d’inviter les fidèles de la mosquée à choisir un imam ou au cas contraire nommer un imam formé pour diriger temporairement la prière de cette mosquée très fréquentée.
Ousmane Daou