NIAMEY - Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays africains contributeurs en troupes de la Mission intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), réunis mercredi à Niamey, ont exigé de l'ONU plus de moyens à leurs militaires pour lutter contre les Jihadistes.
Dans une déclaration dite "Déclaration de Niamey", ces pays estiment que leurs troupes sont de plus en plus exposées aux attaques jihadistes et ont demandé de les doter des moyens conséquents leur permettant d'être plus "aptes à prendre en charge les nouveaux défis sécuritaires, notamment la guerre asymétrique que leur imposent les terroristes".
Le ministre d'Etat nigérien en charge des Affaires étrangères, M. Mohamed Bazoum, a indiqué qu'il est urgent d'agir avec célérité face à la gravité de la situation marquée par la recrudescence des attaques contre les contingents de la MINUSMA.
Cependant, le ministre Bazoum a déploré que la MINUSMA n'ait pas l'effectif nécessaire et ne dispose pas de forces de réaction rapide, ni d'équipements qui lui auraient permis d'accomplir son mandat de protection des populations et de lutte contre les groupes terroristes.
Depuis le début des interventions de la MINUSMA au Mali, quelques 33 casques bleus ont été tués sur le théâtre des opérations.
Cette réunion se tient à un moment particulier marqué par une dégradation de la situation sécuritaire dans le nord du Mali avec la recrudescence des attaques terroristes dans lesquelles neuf soldats nigériens ont été tués dans la région de Gao, un soldat sénégalais et un soldat français dans la région de Tombouctou.
Au Niger, elle coïncide avec trois attaques simultanées de terroristes la semaine dernière dans la région de Ouallam, frontalière du Nord-Mali, tuant une dizaine d'éléments parmi les forces de défense et de sécurité.
Selon les pays contributeurs de la MINUSMA, "cette situation est dangereuse et inacceptable et qu'elle ne devait pas perdurer".
Pour eux, il urge de s'atteler à identifier les faiblesses du dispositif actuel de la mission pour le "rendre apte à prendre en charge les nouveaux défis sécuritaires et accompagner le processus de retour à la paix au Mali".