Ces derniers temps, l’Alliance pour la Démocratie au Mali a été surprise et étonnée par la nouvelle d’achat d’un avion présidentiel, d’opportunité très controversée en ces temps de guerre où l’achat d’hélicoptères de combat, de véhicules armés adaptés aux batailles dans le nord du Mali particulièrement dans l’Adrar, l’achat de matériels de protection genre casques ou gilets pare-balles, était plutôt attendu, indique une déclaration de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), en date du 5 novembre et signée de sa présidente Mme Sy Kadiatou Sow.
« Le comble, c’est qu’en dépit de tous les démentis et assurances, l’achat de l’avion et des équipements militaires, à en croire les différents audits nationaux et internationaux, a été fait en dehors de toutes les lois et règlements en vigueur avec des surfacturations équivalentes à des dizaines de milliards de nos francs », poursuit la déclaration. « Ces actes de forfaitures, indignes de Commis assermentés doivent interpeller la conscience des Héritiers du 26 mers 1991 ». L’Alliance pour la Démocratie au Mali (ADEMA-Association) « dénonce fermement de telles pratiques indignes des serviteurs de la République et de la Démocratie… », indique la déclaration.
L’Alliance pour la démocratie au Mali, (ADEMA) est le premier regroupement de femmes et d’hommes engagés, qui, en août 1990 ont publié une lettre ouverte au président Moussa Traoré, chef du parti unique UDPM, pour demander à visage découvert, l’ouverture démocratique. Parmi eux, Mme Sy Kadiatou Sow, Ali Nouhoum Diallo, feu Mamadou Lamine Traoré etc. Les signataires de cette lettre ouverte créent l’Association (Alliance pour la démocratie au Mali) le 18 Octobre 1990, avant de donner naissance à un parti l’Adema-PASJ, le 25 mai 1991. L’Alliance pour la démocratie au Mali avec d’autres associations comme le Comité national d’Initiative démocratique (CNID, qui a donné naissance au Congrès national d’Initiative démocratique CNID-FYT) avec Me Mountaga Tall, Me Amidou Diabaté ; l’AEEM (Oumar Mariko) ; l’ADIDE (Sidi Camara, Dioncounda Niakaté) ; l’AJDP (Moussa Kéita), la JLD (Wagué) ; la centrale syndicale UNTM (feu Bakary Karambé), l’AMDH (feu Me Demba Diallo), le Barreau malien (Drissa Traoré)… ont croisé le fer dans la rue avec le pouvoir dictatorial du Général Moussa Traoré, dont le parti unique l’UDPM s’était accaparé de la fonction publique, de tous les rouages de l’administration d’Etat et de l’économie nationale. On pense et agi dans le même sens que le pouvoir de Moussa Traoré, ou on est de sa famille, de sa belle famille ou responsable du parti unique UDPM, ou on est rien d’autre qu’imposteur, aucune autre vie ne comptait. Le pouvoir militaire s’est écroulé le 26 mars 1991, face à la pression d’hommes et de femmes déterminés, aux mains nues, qui ont choisi la rue comme alliées.
Aujourd’hui, ce qui se passe sous le ‘’régime sans nom’’ de l’homme qui a été élu avec 77 % (à défaut d’être élu au premier tour par Moussa Sinko Coulibaly), dépasse tout entendement, avec l’achat d’un avion de prestige, des marchés surfacturés pour engloutir des milliards de FCFA destinés à la mafia corse, de « notre frère » Tomi Michel, pendant que le peuple malien broie du noir, et n’a même pas à manger trois fois par jour. Ce pouvoir a fait main basse sur les emplois et l’économie nationale. Raison pour laquelle la déclaration de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) ne surprend guère, et la première femme à être gouverneur au Mali n’est que dans son rôle traditionnel.
Ainsi face à la situation de déliquescence actuelle, cette association de l’Adema ne peut que rompre une fois de plus le silence. Ses surfacturations pour des dizaines de milliards, qui sont qualifiées d’ « actes de forfaitures, indignes de commis assermentés doivent interpeller la conscience des héritiers du 26 mars 1991 ». La déclaration signée par l’ancienne ministre Mme Sy Kadiatou Sow « dénonce fermement de telles pratiques indignes des serviteurs de la République et de la démocratie ». L’Adema salue la décision du procureur près de la cour d’appel, d’ouvrir une enquête préliminaire suite aux conclusions de l’audit de la section des comptes de la cour suprême et encourage la justice malienne à aller au bout de la procédure engagée.
L’association invite le président de la République à sanctionner à la hauteur des fautes commises toutes les personnes, membres ou non du gouvernement, signataires de tels crimes financiers inacceptables, surtout dans le contexte de menace de partition du pays et d’épidémie de fièvre à virus Ebola en Afrique de l’ouest.
En outre, elle exhorte le président IBK à prendre toutes les mesures compatibles avec les lois et règlements en vigueur permettant au trésor public de récupérer les fonds ainsi spoliés, et « à se séparer urgemment de toute personne convaincue de tels manquements aux règles de bonne gouvernance. Lui suggère ardemment de s’entourer d’une équipe d’hommes et de femmes solides à tous égards en vue de restaurer la crédibilité de l’Etat fortement atteinte, de restaurer sa noblesse à la politique et aux politiques ».
Aguibou Sogodogo
Daou