Dans une déclaration de presse signée, le vendredi 31 octobre 2014, par son Secrétaire général, Soumana Tangara, déposée à notre rédaction, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) rejette sans réserve le document de synthèse mis sur la table des pourparlers d’Alger. Le parti précise que ce document viole la Constitution de la République du Mali, les règles de la discipline et de la justice militaires et biens d’autres.
Pour jouer son rôle de contrôle citoyen, de contre pouvoir et d’être une machine de veille politique, le parti de l’ancien premier ministre, Soumana Sako, candidat à l’élection présidentielle de 2013 a fait une déclaration de presse la fin de la semaine dernière pour rejeter sans réserve le document de synthèse mis sur la table des pourparlers d’Alger. On se rappelle que le parti avait dénoncé à un moment donné, le double langage des pouvoirs publics. En effet, tout en clamant partout son attachement au caractère républicain et laïc de l’État ainsi qu’au respect de l’intégrité territoriale de notre pays, le Gouvernement malien se dit satisfait d’un document de synthèse qui, outre les nombreuses contradictions et incohérences qui le caractérisent, souligne cette déclaration.
Selon la Cnas FH, le document de synthèse occulte le rôle négatif des soutiens extérieurs africains et non-africains aux rebellions armées et aux attaques terroristes largement inspirées par l’attrait des ressources naturelles ou des jeux géostratégiques visant à entraver l’émergence du Mali en tant que puissance africaine ; accrédite abusivement la position fallacieuse de certains parrains occidentaux de la rébellion tendant à faire croire qu’il existerait un ‘’problème Touareg ‘’au Mali, alors même que la grande majorité de nos frères et sœurs Touareg reste fidèle à la République du Mali, à son intégrité territoriale et à son unité nationale ; constitue une attaque frontale contre la République, l’égalité des citoyens devant la loi, le service public et la justice, ainsi que contre la laïcité de l’État et la démocratie. Le parti précise que ce document viole la constitution de la République du Mali, les règles de la discipline et de la justice militaires, les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, notamment la résolution 2100.
Pour la Cnas FH, le document de synthèse légitime non seulement les groupes séparatistes armés et terroristes ainsi que la rébellion en violation des lois en vigueur et cautionne la partition de fait du pays et le retrait de l’Armée Nationale d’une bonne partie du Nord, mais aussi fragilise et discrédite davantage l’État central au moment précis où les défis présents et à venir auxquels notre Peuple est confronté exigent plutôt une autorité centrale forte, tournée vers l’avenir, capable d’impulser le développement durable et harmonieux sur l’ensemble du territoire national, d’endiguer les forces centrifuges et de révolutionner les structures féodales. Rappelant que le devoir premier du Président de la République est de défendre la Constitution, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè tient à prendre le Peuple malien tout entier à témoin de l’acte de forfaiture et de haute trahison que constituerait la signature de tout Accord basé sur l’ossature inchangée dudit ‘’pré-Accord’’.
Aguibou Sogodogo