La présence des troupes étrangères au Mali, après la signature d'un accord de paix entre les autorités maliennes et les groupes armés du nord du pays, est diversement appréciée par les populations maliennes, selon un sondage d'opinion publié jeudi à Bamako.
Depuis juillet, le gouvernement malien et les groupes armés sont engagés dans un processus de négociations en Algérie devant aboutir à un accord de paix global et définitif.
"Les habitants de Gao sont les moins favorables à une présence prolongée des forces étrangères après la signature d'un accord avec les groupes : 94% d'entre eux estiment que la durée doit être d'un an au maximum". Ils sont "suivis de ceux de Sikasso (85,4%), Mopti (78%), Koulikoro (75,8%) et Ségou (61,2%)", indique un sondage intitulé "Mali-Mètre, Baromètre de la sociopolitique" réalisé en août par la Fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung, dans l'ensemble des capitales régionales du pays à l' exception de Kidal.
Par contre, à Bamako et Kayes, une présence plus prolongée est souhaitée : 46,5% des habitants de la capitale malienne et 37,2% de Kayes préconisent une durée de présence de plus de deux ans. A Tombouctou, les avis sont mitigés sur la question, car 35% souhaitent un an au maximum et 32% tablent sur deux ans, précise-t- on de même source.
D'après le même document, "dans toutes les régions, les militaires tchadiens sont les mieux appréciés (89,2%) suivis des nigériens (64,8%), des chinois (61,9%), des américains (60,3%), des allemands (55,6%), des français (51%), des sénégalais (49,6%), des togolais (48,4%), des néerlandais (44,9%) et des burkinabé (33% )".
Dans le cadre du dialogue et de la réconciliation, 95,3% des personnes interrogées à Gao, 82% à Tombouctou et 79,4% à Koulikoro préconisent des enquêtes et jugements sur les crimes commis dans le nord du Mali par les groupes armés.
Ce sont également à Gao (88,3%) et Tombouctou (78,4%) que les habitants veulent que les forces armées maliennes fassent l'objet d'enquêtes, contrairement à Ségou et Sikasso où seuls respectivement 27,1% et 22,4% sont en faveur d'enquêtes et de jugements sur les crimes commis au nord.
En ce qui concerne la fièvre à virus Ebola, elle est considérée par les Maliens, indépendamment du lieu de résidence, comme une préoccupation : 78% des habitants de Gao contre 96% de ceux de Koulikoro.
Le document a été présenté à la presse par Abdourhamane Dicko, chargé du programme à la Fondation, selon qui, ce sondage a concerné les Maliens âgés d'au moins 18 ans.