Selon Baba Berthé, ancien ministre de l’agriculture et expert auprès du Haut représentant du Président de la République pour le dialogue inclusif inter malien, pour sortir de la crise, des milliards ont été injectés dans les régions nord sans succès.
L’agence de développement du nord a financé des infrastructures socio-économiques de base pour 2 009 709 815 F Cfa, des activités de promotion de la micro-finance pour 794 209 963 F Cfa, un programme de réinsertion socioéconomique des jeunes pour 666 344 255 F Cfa, le forum de Kidal, les 23 et 24 mars 2007, au cours duquel a été adopté le programme décennal de développement des régions du nord (Pddrn) constitué de 39 projets dont le coût à la date du 31 décembre 2011 était de 840 530 000 000 F Cfa.
Selon une évaluation faite en décembre 2011, il ressort que les fonds acquis pour les projets et programmes destinés aux régions nord du Mali s’élèvent à plus de 1112 milliards Fcfa pour un besoin de financement estimé à 1509,551 milliards Fcfa.
Sur le montant mobilisé, 778 332 000 000 Fcfa avaient été décaissés pour des investissements réalisés dont 604 571 000 000 Fcfa pour les sous-secteurs de la sécurité alimentaire, du développement rural, des infrastructures de base, de l’eau, de l’énergie et du développement de l’accès aux services sociaux. Malgré ces efforts du gouvernement dans le domaine du développement le « problème du nord » n’est pas réglé pour autant.
Nord du Mali : autant d’investissement sans parvenir à une paix durable
La récurrence de l’insécurité dans les régions du nord s’est traduite par quatre cycles de rébellions aussi funestes les unes que les autres : 1963-1964, 1990-1994, 2006 et 2012.
Ayant découvert les limites de l’option militaire, les autorités de notre pays se sont orientées vers une solution politique et donc négociée laquelle a débouché successivement sur l’accord de Tamanrasset du 06 janvier 1991, le pacte national du 11 avril 1992, l’accord d’Alger du 4 juillet 2006 et l’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013.
L’application de ces accords a permis entre autres : l’intégration de 3215 ex-combattants dont 2735 dans l’Armée, la Gendarmerie et la Garde nationale, 150 dans l’administration de la police nationale, 100 dans les Douanes, 50 dans les eaux et forêts et 180 dans les autres administrations ; le financement par le programme d’appui à la réinsertion sociale économique des ex combattants du nord du Mali (PAREM) de 886 projets individuels ou collectifs pour un coût de 48 450 656 500 F Cfa, qui ont bénéficié à 9509 ex-combattants ; la consolidation des acquis du Parem par l’octroi d’un financement complémentaire de 2 266 000 000 F Cfa sous forme de prêts remboursés à ce jour à hauteur de 6%.