C’est certainement la goutte d’eau qui a failli déborder le vase le vendredi dernier quand Moussa Mara a failli être remercié suite au retard qu’il a accusé à l’accueil du président IBK de retour d’Accra. Une erreur du protocole de la République ne saurait tout expliquer…Désormais le torchon brûle entre les deux personnalités. D’ailleurs, pour certains proches du président de la République, les jours de Moussa Mara à la primature sont désormais comptés.
Le vendredi 7 novembre, des rumeurs persistantes ont donné le Premier ministre Moussa Mara sur le fil du départ. Démissionnaire ou démissionné ? En tout cas, le nom de celui qui est à la primature depuis seulement le 5 avril dernier courait sur toutes les lèvres dans les grins et les salons feutrés de la capitale. Même son apparition auprès du chef de l’Etat au palais des sports, lors d’une cérémonie d’exhibitions des moines de Shaolins n’a pu éteindre cette rumeur qui continue à se répandre telle une traînée de poudre dans une métropole qui attend depuis longtemps un remaniement ministériel.
Cela à cause principalement du dossier controversé de l’avion présidentiel et du juteux mais douteux contrat de matériels militaires avec Guo Star. Pour l’opinion nationale, qui vient d’être édifié avec les résultats des audits opérés par le Vérificateur Général et la Cour Suprême sur ces deux affaires, le gouvernement Moussa Mara, dont certains membres sont impliqués, doit démissionner surtout que le chef de l’Exécutif a eu lui-même à dire des contrevérités à l’Assemblée Nationale sur le fameux aéronef présidentiel.
Cette démission de l’équipe de Moussa Mara permettra, selon certains proches du pouvoir, au chef de l’Etat de sortir les ministres suspectés d’avoir trempé dans la soupe de l’avion présidentiel » qui n’est pas pour le Mali » et du contrat signé avec Guo Star dans lequel une » paire de chaussettes qui coûte 1 745 F CFA en Chine est revendue à 10 000F CFA au ministère de la Défense « .
Selon des sources généralement bien informées, l’absence de Moussa Mara, le vendredi dernier à l’accueil du chef de l’Etat à l’aéroport de Bamako-Sénou, serait due à une erreur protocolaire. En effet, l’avion présidentiel, annoncé pour 14h30, aurait atterri plus tôt que prévu. C’est ainsi qu’au moment où le Premier ministre montait à l’aéroport, il croisa le cortège d’IBK qui rentrait en ville. Un crime de lèse-majesté ? Ce que le président de la République ne pouvait accepter. D’où cette lettre de démission qu’IBK aurait exigée de son Premier ministre. Une très forte tension s’est alors saisie du sommet de l’Etat toute la journée de vendredi.
D’après les mêmes sources, après explication, les deux personnalités auraient ainsi admis que l’erreur venait du protocole de la République. Cela a-t-il été suffisant pour faire baisser la tension ? Difficile de l’affirmer.
En tout cas, selon des proches d’IBK, les jours de Moussa Mara à la primature semblent désormais bien comptés. C’est dire que le Premier ministre n’est pas à l’abri d’une éventuelle démission dans les tout prochains jours. Et cela » à la demande du chef de l’Etat « . Le fait également que le FMI attend qu’IBK coupe la tête des ministres et autres hauts cadres impliqués dans l’achat de l’avion présidentiel du contrat passé avec Guo Star pourrait précipiter les choses.
Mamadou FOFANA