Le PDG du groupe SBC A.G. annonce un projet de 40 milliards de Fcfa dont le chantier démarrera au 2è trimestre de l’année prochaine.
Notre pays s’apprête à conforter sa place de grand producteur d’or africain. Le Mali est le troisième producteur d’or en Afrique mais reste dépourvu d’infrastructure de traitement du métal précieux. Bon an mal an, notre pays produit autour de 50 tonnes d’or qui, à ce jour, sont exportées à l’état brut. Avec le manque à gagner, pour le Trésor et pour les particuliers, que la méthode engendre. Le seul moyen d’y mettre fin est d’installer une raffinerie qui traite l’or produit sur place.
C’est à cette tâche que s’est attelée une entreprise du secteur, le groupe SBC A.G. (Swiss Bullion Company AG), qui prévoit d’installer très prochainement une raffinerie dans la zone aéroportuaire de Bamako Sénou. Lors d’une conférence de presse, dimanche au Parc national, le PDG du groupe, Dario Littera, a détaillé le projet de raffinerie et les ambitions de son groupe.
L’infrastructure qui portera le nom de raffinerie Kankou Moussa aura une capacité à plein régime de 600 tonnes d’or. Ce qui est largement au dessus de la production nationale. En clair, les initiateurs misent aussi sur le traitement d’une grande partie de la production de la sous-région. La raffinerie, dont les travaux seront lancés courant deuxième trimestre, sera, dit-on, une installation moderne à la disposition des producteurs d’or. Elle coûtera 60 millions d’euros (environ 40 milliards de Fcfa), a indiqué le conférencier.
Dario Littera assure que la raffinerie utilisera des technologies de dernière génération et promet qu’elle aura un impact significatif sur la légalité des opérations dans le secteur. Ce sera, en outre, un précieux support pour les travaux d’orpaillage dans notre pays.
L’ambition du groupe, a détaillé Dario Littera, est d’avoir un statut de raffinerie d’Etat. C’est dans cette optique que le groupe a offert 45% de ses actions à l’Etat malien. Cette présence dans le capital, pense-t-il, est un gage suffisant pour que l’Etat ait un droit de regard et qu’il lui accorde le statut souhaité. Point capital, c’est ce statut qui permettra d’obtenir la certification au plan international. Les responsables du groupe disent attendre à ce jour la réaction des autorités maliennes.
Avec cette raffinerie, notre pays n’exportera plus de l’or brut. Les propriétaires de l’or raffiné auront une plus value et disposeront des autres métaux (platine, argent …) associés à l’or brut.
Des responsables de la Fédération nationale des orpailleurs du Mali, présent à la conférence de presse, ont salué une initiative qui donnera une plus grande lisibilité à l’orpaillage.
La raffinerie n’est pas le seul projet du groupe SBC A.G. dans notre pays. Le groupe va ouvrir une école de formation professionnelle dédiée au secteur des mines. Cette école, dont le lancement est prévu pour fin janvier prochain, formera des spécialistes aptes à travailler pour les sociétés minières, la future raffinerie et pour tous ceux qui s’intéressent au secteur des mines et au traitement des métaux précieux. Les modules enseignés concerneront le raffinage, la fusion, la séparation des métaux, la bijouterie, ou encore le design.
Au total, pour le projet de raffinerie et la future école, Dario Littera estime que ce sont quelque 500 emplois, dont 220 directs, qui seront créés.
A. LAM