Vers un dénouement heureux dans le litige foncier à Marakodougou Bakary Togola présente ses excuses aux populations et promet la libération de leurs terres dans les plus brefs délais

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Publié le mardi 11 novembre 2014 | Le Tjikan

© aBamako.com par as
Le projet Better Cotton Initiative(BCI) tient son premier conseil national des parties prenantes à l’intention des acteurs de la filière.
31/10/2012. Bamako. Hotel Olympe. Sécrétaire général de l’APROCA, Bakary Togola.

Le moins que l’on puisse dire concernant le litige foncier opposant les populations de Marakodougou au tout puissant président de l’APCAM et qui a longtemps défrayé la chronique, est qu’un dénouement heureux est en passe d’être trouvé. Car Bakary Togola, après avoir fait son mea culpa et envoyé des émissaires à la rencontre des notabilités de Molobala, il ya quelques semaines, s’y est lui rendu lui-même il ya quelques jours. Objectif, reconnaitre son tort, leur présenter ses excuses et promettre la libération de leurs terres dans les plus brefs délais.

Le litige foncier opposant le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola aux populations de Marakodougou, localité composée de cinq villages est en passe d’aboutir à un dénouement heureux. Du moins si l’on s’en tient aux derniers développements survenus dans cette affaire.

Bakary Togola, connu pour son faible pour la terre, a, depuis un certain temps jeté son dévolu sur les terres nues aux alentours de Bamako. Pour arriver à ses fins, il a mis à ses services des « coxers » dont la seule mission est d’identifier les terres nues aux alentours de Bamako. Une autre mission de ces « énergumènes » au service de celui qui est censé défendre les intérêts des paysans du Mali est de négocier pour lui ces terres avec leurs propriétaires afin qu’il les achète et en fasse des titres fonciers. Nos sources indiquent que c’est ainsi que Bakary Togola s’est débrouillé pour acheter plusieurs centaines d’hectares de terres dans les alentours de Bamako.

Comme il n’ya plus de terres dans les environs immédiats de Bamako, ces « coxers » ont mis le cap sur la commune de Ouelessébougou qui regorge de nombreuses terres nues. Des terres vastes et qui correspondent aux aspirations de Bakary Togola.

C’est ainsi que certains de ces « coxers », dans le seul souci de gagner leur commission, sont allés négocier plus de 200 hectares de terres à Marakodougou avec le chef de village de Massako, Balla Traoré. Un chef de village qui n’en est ni de près, ni de loin le propriétaire.
Après avoir acheté ces terres à 48.000.000 FCFA, Bakary Togola va y entreprendre des travaux afin de prouver qu’il en est le nouveau propriétaire. Ces constructions vont barrer les pistes rurales de relais entre les villages, empêchant l’accès à certains villages. Sans compter que ses gardiens faisaient payer 20.000 F par tête aux éleveurs dont les animaux franchissaient le site. Et que sur ce site se trouve la tombe de l’ancêtre des Traoré de Marakodougou.

Autant de choses qui vont susciter la colère des populations qui vont décider d’en découdre avec le spéculateur financier invétéré de Bakary Togola. Ayant vu venir cette situation, il va engager des forces de l’ordre pour sécuriser les lieux. Face à cette situation, les populations vont ester une action contre lui en justice. Elles vont gagner un premier procès contre lui à Ouelessébougou, ses nombreuses tentatives d’influer la décision de justice en tentant de corrompre le juge de Ouelessebougou, Dramane Diarra.

Se sentant au dessus de la loi, Bakary Togola ne va pas se soumettre à cette décision. Mieux, il va chercher à transférer l’affaire à Bamako.

L’action déterminante de l’honorable Bourama Tidiane Traoré
Fraichement élu député, Bourama Tidiane Traoré, un ressortissant de Bananzolé, l’un des cinq villages de Marakodougou va entrer dans la danse, à la demande des populations.
Très vite, l’affaire est exposée aux députés du RPM lors de leurs réunions hebdomadaires. Séance tenante, une mission parlementaire est décidée et envoyée sur le site pour permettre aux députés d’en avoir le cœur net. Les députés au nombre de cinq se rendent sur le site. La presse est aussi sollicitée par l’honorable Bourama T. Traoré pour relayer les informations.
Une première mission permet aux députés de rencontrer les populations, d’échanger avec eux avant d’aller voir de visu l’ampleur de la chose.

Unanimement, les députés vont juger cette situation inadmissible. Avant de déléguer des gens pour mener des négociations entre les deux parties.
L’affaire va ensuite se retrouver sur le champ politique car les 14 sous-sections de la section III RPM de Kati vont exprimer leur soutien à l’honorable Bourama Tidiane Traoré dans sa lutte pour le déguerpissement de Bakary Togola.

Voyant ses marges de manœuvres se réduire, Bakary Togola qui aura tout tenté pour exproprier les populations va même se réclamer au parti présidentiel. Alors que, jusqu’à preuve du contraire, il est le 4ème vice-président du PDES, parti dit des héritiers d’ATT. Cette ruse qui avait pour objectif de bénéficier d’une protection du parti présidentiel n’aboutira pas.
C’est ainsi que l’homme va revenir à la raison. D’abord en envoyant son conseiller juridique à l’APCAM à Molobala, le 18 octobre dernier, pour rencontrer les notabilités afin d’exprimer ses regrets pour tout ce qui s’est passé. Avant de reconnaitre avoir été induit en erreur et demander une résolution du problème à l’amiable.

Ensuite, le jeudi 6 novembre dernier, Bakary Togola en personne s’est rendu à Molobala pour rencontrer les notabilités. Il était accompagné par deux députés ADEMA de Kati : l’honorable Tiassé Coulibaly, président de la chambre d’agriculture de Kati et l’honorable Seydou Coulibaly, président de la chambre régionale d’agriculture de Koulikoro. Il a rencontré les notabilités auxquelles il a exprimé de vive voix ses regrets. Mieux, il leur a indiqué qu’il a été induit en erreur. Avant de leur présenter ses excuses et promettre la libération très prochaine de leurs terres pour mettre fin à ce litige foncier qui a déjà fait culer trop d’encre et de salive. Pour exprimer sa sincérité, Bakary Togola a même remis, aux notabilités de Molobala, la somme de 200.000F comme prix de cola.

Après l’avoir écouté, les notabilités de Molobala lui ont exigé la libération des terres dans les plus brefs délais. Mais aussi, qu’il se rende dans tous les cinq villages de Marakodougou pour présenter ses excuses aux notabilités et leur indiquer qu’il va libérer les terres.

Toutes choses que Bakary Togola a acceptées. Mieux, il s’est rendu le même jour à Bananzolé pour rencontrer le chef de villages Oumar Traoré et ses conseillers à qui il a tenu le même discours. Avant de promettre qu’il se rendra dans les autres villages de Marakodogou pour le même exercice afin de mettre fin à ce litige foncier. C’est dire que cette affaire tend vers un heureux dénouement, du moins si Bakary Togola tient ses promesses.
Affaire à suivre.
Georges Diarra