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Anton Op De Beké, Représentant résident du Fmi au Mali : «L’avion présidentiel a été financé sur le budget 2014»
Publié le mercredi 12 novembre 2014  |  Le Reporter Heddomadaire
Conference
© aBamako.com par mouhamar
Conference de presse de Christine LAGARDE
Bamako, le 10 janvier 2014 (hôtel Salam). Au terme de sa visite de 3 jours au Mali, la Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) Mme Christine LAGARDE a tenu un point de presse conjoint avec le ministre de lÉconomie et des finances pour un tour d`horizon sur les activités qu`elle a eu a effectuer en terre malienne.Photos de MME BOUARE Fily SISSOKO, ministre de lÉconomie et des Finances du Mali.




Le Fonds monétaire international (Fmi) est arrivé à la conclusion que l’avion présidentiel a été financé non pas par un prêt, mais sur le budget 2014 du Mali. Pour ce faire, des dépenses d’investissements ont été réduites d’environ ¼. Cela a été fait dans la loi des finances rectificative approuvée le 25 août. Le montant des dépenses hors budget 2014 serait diminué par l’amélioration de tous les contrats qui pourraient être annulés en payant le contrat Guo Star au prix fournisseur par le prix gonflé.

Cette révélation a été faite par le Représentant-résident du Fmi au Mali, Anton Op De Beké, lors d’une conférence publique organisée par l’Initiative pour le changement au Mali et en Afrique (Icma), le samedi 8 novembre 2014, à la Maison de la presse. Cette conférence publique portait sur le rapport du Vérificateur général et celui de la Cour suprême sur l’achat de l’avion présidentiel et le contrat des équipements militaires. L’Initiative pour le changement au Mali et en Afrique (Icma) a fait appel au Représentant résident du Fmi au Mali, Anton Op De Beké, pour animer cette conférence.

L’Icma, présidée par Mme Traoré Coumba Bah, est un Observatoire de la bonne gouvernance et des bonnes pratiques. C’est dans ce cadre que depuis 4 mois, un cadre de concertation a été initié avec les citoyens, en partenariat avec le Fmi, pour échanger sur ce qui s’est dessiné à travers l’acquisition de l’avion présidentiel et le marché des équipements militaires. «En tant que citoyens, nous avons voulu faire cet échange pour qu’ensemble nous puissions décortiquer les deux rapports et transcrire des actions citoyennes, pour revendiquer un changement positif. Nous ne sommes mandatés par personne. Nous avons voulu faire appel au Fmi pour nous éclaircir et nous aider à mieux comprendre ces rapports», a déclaré la présidente de l’Initiative pour le changement au Mali et en Afrique, Traoré Coumba Bah.

Selon le conférencier, Anton Op De Beké, les rapports d’audit du Vérificateur général et de la Cour suprême portent sur deux transactions récentes faites par le ministère de la Défense et des Anciens combattants : l’achat de l’avion présidentiel pour un budget de 20 milliards de Fcfa et le contrat des équipements militaires pour 69 milliards de Fcfa, attribué à la société Guo Star et soutenu par une garantie de 100 milliards du gouvernement malien.

À en croire le représentant-résident du Fmi au Mali, l’achat de l’avion présidentiel n’était pas inscrit dans le budget 2014, ni dans le projet de loi rectificative présentée au service du Fmi pendant les discussions au mois de mars. À ses dires, il est avéré que le contrat avait été signé en février et un prêt bancaire de 17 milliards de Fcfa avait été opéré en mars 2014. Le conférencier a indiqué que le rapport du service du Fmi avait appris l’achat de l’avion présidentiel et mentionné aussi d’autres transactions hors budget. C’est ainsi que le Fmi est tombé sur le contrat de Guo Star.

«Nous ne remettons pas en question le fait que le président avait besoin d’un nouvel avion, ni qu’il n’y avait pas de besoins de l’armée en équipements. Notre préoccupation est que les bonnes pratiques de finances publiques n’ont pas été suivies. Pour l’avion présidentiel, il n’était pas inscrit dans le budget 2014 et le contrat Guo Star allait être financé sur le budget de 2014-2016. Il n’y avait aucune justification concernant la garantie des 100 milliards faite à Guo Star par le gouvernement malien», a déclaré Anton Op De Beké.

Le conférencier a expliqué que l’achat de l’avion présidentiel et le contrat de Guo Star ont été effectués à travers des ententes directes. «Si un contrat est donné de gré à gré, il faut toujours s’attendre à des surfacturations», a-t-il martelé. Avant de souligner que le gouvernement a donné comme justifications que les deux achats étaient des biens militaires couverts par l’article 8 du Code des marchés publics. «Nous pensons que pour l’avion présidentiel qui était un avion civil et pour la plupart des biens du contrat militaire qui étaient des fournitures de véhicules et d’habillements, ces justifications ne tiennent pas. Cette exception avait été abusée», a déclaré Anton Op De Beké.

Par ailleurs, le conférencier a indiqué que le rapport du Vérificateur général et celui de la Cour suprême ont découvert plusieurs faiblesses. En particulier, dit-il, le rapport du Vérificateur a conclu que le contrat Guo Star contenait une marge de 29 milliards Fcfa, alors que la charge du ministère de la Défense était de 69 milliards Fcfa et le paiement au fournisseur par Guo Star s’élevait à 40 milliards de Fcfa.

Il a aussi précisé que le Fmi est arrivé à la conclusion que l’avion présidentiel a été financé non pas par un prêt, mais sur le budget 2014. Pour ce faire, des dépenses d’investissements ont été réduites d’environ ¼. Cela a été fait dans la loi de finances rectificative approuvée le 25 août. Le montant des dépenses hors budget 2014 serait diminué par l’amélioration de tous les contrats qui pourraient être annulés en payant le contrat Guo Star au prix fournisseur par le prix gonflé. Ça réduit les dépenses hors budget de 80 milliards de Fcfa, pour arriver à un dépassement de 30 milliards Fcfa.
Diango COULIBALY
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