L’organisation du Hadj-2014 par la filière privée a été une réussite. C’est la défaillance de l’Etat qui a causé des désagréments aux pèlerins. C’est ce qui ressort du bilan de la filière lors d’une conférence de presse hier au ministère de l’Artisanat et du Tourisme.
Contrairement à la filière gouvernementale, dont les pèlerins ont dénoncé les conditions dans lesquelles ils ont accompli leur Hadj, la filière privée se félicite de sa bonne organisation. Avec 8000 pèlerins à sa disposition, la filière privée a gagné le pari de l’organisation de ce grand événement de la religion musulmane, mais avec des petites difficultés vécues par la faute de l’Etat malien et d’autres par des innovations de la part de l’Arabie saoudite.
Selon la présidente de l’Association malienne des agences de voyage et de tourisme (AMAVT), Mme Cissé Fatoumata Kouyaté, la filière privée est entrée dans le pèlerinage 2014 avec des activités préparatoires dont plusieurs points ont fait l’objet d’examen comme le système électronique qui devra régir l’enregistrement des organisateurs et des pèlerins, l’ouverture de comptes par les organisateurs privés en Arabie saoudite pour la gestion de leurs prestations, etc.
La campagne du Hadj de cette année a connu trois innovations majeures. D’abord le changement de département ministériel au Mali. Selon Mme Cissé, le Hadj a été géré cette année par le ministère des Affaire religieuse et Culte en lieu et place du ministère de l’Intérieur qui en avait la tutelle.
« L’exercice fut très laborieux, car ce nouveaux ministère n’avait pas d’expérience. Cette situation a joué un peu sur le lancement de la campagne et sur nos activités, car c’est l’administration qui assure l’interface avec Arabie saoudite. Cela a eu pour conséquence la lenteur dans l’envoi de la liste des quotas des agences, le retard dans l’ouverture du dossier Mali en Arabie saoudite », a-t-elle déploré.
L’introduction du système électronique par l’Arabie saoudite et le lecteur de passeport ont été également des obstacles. A l’exception des ces innovations, le reste du processus préparatoire du Hadj s’est déroulé dans de bonnes conditions. « Dans l’ensemble, les choses se sont bien passées grâce à l’implication de la commission d’organisation de la filière privée. C’est la défaillance de l’Etat qui est à l’origine des tergiversations et mauvaises démarches qui ont failli créer les désagréments aux pèlerins », a souligné Mme Cissé.
A la suite du Hadj-2014, la filière privée a formulé des exigences aux autorités maliennes pour la bonne organisation des prochaines éditions.
« Les innovations introduites par l’Arabie saoudite et les expériences vécues en matière de préparation et en tenant compte des pratiques dans la sous-région, nous exigeons d’anticiper l’ouverture de la campagne qui devra se faire au plus tard au mois de janvier 2015 pour une clôture en fin mai 2015. Compte tenu de la maturité et du professionnalisme acquis par la filière privée, nous recommandons le retrait de la filière gouvernementale de l’organisation commerciale du pèlerinage et sa mise sous la tutelle du ministère de l’Artisanat et du Tourisme, ministère de tutelle des agences de voyages », a suggéré Mme Cissé Fatoumata Kouyaté.
Maliki Diallo