« Si l’Etat organisait aujourd’hui la session spéciale du DEF 2012, il n’y a aucun doute, la plupart des élèves dans cette classe seront déclarés admis ». C’est par cette phrase pleine d’espoir que Mahamane Boubacar Sarré, surveillant général au second cycle Samassékou de Diré, a mis fin à la visite que la caravane de presse organisée par la Fondation Aga Khan, a rendu aux élèves déplacés qui suivent les cours de rattrapage au groupe scolaire Boukary Ouologuem de Sévaré.
Suite à la crise au nord du Mali, nombreuses sont les populations qui ont fui leurs localités. Selon Amadou Niangaly, Directeur du Centre d’animation pédagogique, la ville de Mopti a reçu un total de 1324 élèves déplacés. Il a indiqué que parmi eux 324 élèves ont participé aux épreuves de la session de juin du DEF 2012, avec un taux de réussite de 34%, contre un taux de 37,54% pour l’académie de Mopti. « Conformément à la décision du gouvernement, une session spéciale sera organisée pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance de participer à la session de juin 2012. En ce qui concerne Mopti, nous avons un total de 411 élèves, dont 158 filles qui prendront part aux épreuves de la session spéciale », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que dans l’impossibilité de présenter ces élèves à cet examen sans un minimum de préparation, il a été décidé d’organiser des cours de rattrapage sur 4 sites. Parallèlement à ces cours de rattrapage, avec l’aide de l’UNICEF, le CAP de Mopti a initié des cours de vacances de la 1ère à la 8ème année, à l’intention de 1682 élèves. « En ce qui concerne les élèves de la 9ème année, les cours de rattrapage ont été financés par la coopération Suisse. Notre partenaire la Fondation Aga Khan a énormément contribué à la réussite de ces cours de rattrapage en fournissant le matériel didactique nécessaire aux 411 élèves », a révélé Amadou Niangaly. Cela a également été confirmé par Mahamane Boubacar Sarré, le surveillant du second cycle Samassékou de Diré. « Aujourd’hui, nos élèves ont bonne mine en classe grâce aux matériels didactiques offerts par la Fondation Aga Khan », a-t-il déclaré.
Il a levé le voile sur un certain nombre de difficultés qui le préoccupent. « Quelques jours après notre arrivée à Mopti, nous avions voulu retourner à Diré, tant les difficultés nous dépassaient. Aujourd’hui, sans dire que les difficultés sont totalement résolues, nous n’avions reçu que 290 000 FCFA pour la nourriture des enfants sur les 5 sites de cours de rattrapage », a-t-il indiqué. Il a aussi dénoncé le fait qu’ils ont été mis devant le fait accompli que le gouvernement ne prenait plus en charge les frais de transport des élèves de leur lieu habituel de résidence à Mopti. En plus de son intervention dans la réussite de l’organisation des cours de rattrapage au profit des élèves de la 9ème année déplacés dans la ville de Mopti, la Fondation Aga Khan contribue énormément à la formation continue des enseignants de la 5ème région. « Avec la crise, les moyens de l’Etat se sont amenuisés.
La plupart de nos partenaires ont disparu et la Fondation Aga Khan est restée et continue à nous appuyer, comme elle l’a toujours fait dans le domaine de la formation des enseignants », a déclaré Amadou Niangaly, Directeur de CAP de Mopti. Selon lui, plus de 700 enseignants ont bénéficié de la formation depuis quelques années. Dans cette lancée, cette année la Fondation Aga Khan, en collaboration avec le CAP de Mopti, a initié une séance de formation de 41 maîtres du premier cycle de l’enseignement fondamental sur la didactique de l’enseignement du français niveau II. Abdoula Aboubakrim, enseignant participant à cette formation, a salué l’initiative qui permet aux enseignants d’échanger sur leurs expériences, afin de renforcer leurs capacités. Installée à Mopti depuis 2007, la Fondation Aga Khan y a organisé une caravane de presse du 17 au 21 septembre 2012, pour permettre aux journalistes de voir les réalisations du Programme de développement coordonné dans la région de Mopti.