Dans un entretien accordé à Rfi le lundi 7 mai 2012 , le président Beninois et président en exercice de l’Union africaine (UA) Yayi Boni s’est prononcé sur l’élection de François Hollande à la tête de la République française.
Qu’est ce que l’Union africaine attend du nouveau président français ?
Il y a lieu que sous la présidence du président Hollande, que la France fasse mieux que par le passé pour que nous puissions arriver à un partenariat stratégique. Sur le plan économique, commercial et financier, nous sommes très liés. Donc, nous partageons le même destin. J’attends aussi de la présidence française sous le président François Hollande, que les grands dossiers aujourd’hui inscrits à l’ordre du jour en ce qui concerne la gouvernance mondiale réserve une place de choix au continent africain. Ce qui me permet d’ouvrir la question de la reforme des institutions des Nations unies notamment le Conseil de sécurité dans le sens de réserver un certain nombre de poste permanents au continent. Que cette question soit définitivement réglée sous la présidence du président Hollande.
Concernant la crise malienne et sahélienne, qu’attendez-vous de la France ?
Aujourd’hui sous les auspices de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest appuyée par l’Union africaine, nous sommes en train de travailler pour que ce pays revienne à l’ordre constitutionnel, que nous puissions rétablir son intégrité territoriale. Nous avons décidé d’appuyer nos frères maliens, faire en sorte qu’une Force interafricaine en appui au gouvernement légitime en place soit envoyée pour soutenir le peuple malien. Mais nous voulons le faire sous la couverture onusienne basée sur une résolution forte qui engage la communauté internationale. Nous avons besoin de l’appui logistique parce qu’il s’agit aujourd’hui d’un pays terroriste .
Nous ne voulons pas construire un Afghanistan africain. C’est pourquoi nous pensons que la France peut jouer un rôle de leadership au sein du Conseil de sécurité en tant que membre permanent. Alors, mon souhait est que le président Hollande puisse jouer un rôle de Leadership pour que les questions qui concernent l’Afrique soient examinées avec beaucoup d’attention.