Le juge d’instruction Yaya Karembé a terminé l’instruction de l’affaire dite des bérets rouges. Mais personne ne connaît à ce jour la date d’un éventuel procès et rien ne prouve que les autorités soient en train de le préparer. Au contraire, c’est le processus de libération du «général» Amadou Haya Sanogo, du général Yamoussa Camara et du lieutenant Seyba Diarra qui est en cours.
Comment ? À travers la révision du statut général des militaires, selon nos sources. Pour ce faire, le président de la République, le Premier ministre, le ministre du Développement rural et le président de la Commission défense de l’Assemblée nationale sont à l’œuvre. Leur objectif : biffer les parties du statut général des militaires portant radiation, mise en non activité et rétrogradation avant un éventuel jugement de Haya et compagnons.
Suivant nos informations, le D.R.H (Directeur des ressources humaines) du ministère de la Défense, colonel-major Fakourou Keïta, a même convié les militaires à un atelier dans ce sens. Il en est issu la volonté de monter un projet de loi ; lequel devrait être très bientôt mis sur la table de l’Assemblée nationale. Avec la bénédiction de Karim Keïta, Bocary Tréta, Moussa Joseph Mara et de certains proches très influents du cabinet de la présidence de la République. Ces personnes précitées ont d’ailleurs fait savoir aux militaires qu’ils ont l’aval du président de la République.
De fait, le travail de révision du statut général des militaires est presque fini. Car, après l’atelier, des hommes politiques et certains militaires de la justice militaire ont retouché le projet de loi que l’honorable Karim Keïta va déposer sur la table du président de l’Assemblée nationale. Le projet de loi a de fortes chances de passer comme lettre à la poste. C’est ce qui expliquerait le fait que le ministre de la Justice, Mohamed Aly Bathily, ne parle plus de ces dossiers. Occupé qu’il est de la propagande dans le foncier, ou encore dans le dénigrement des juges. S’il n’est pas en train de suivre le Premier ministre dans ses tournées. Alors qu’il y a un important procès à organiser.
Le juge Karembé en insécurité
Au même moment, la sécurité du juge Yaya Karembé, le juge d’instruction du dossier des bérets rouges, n’est plus une priorité pour les autorités judiciaires. De nos jours, il n’y a que 5 à 6 policiers (sans armes sinon celles que le juge lui-même leur a données) pour assurer sa sécurité. Et dans une zone excentrée ! Ces policiers envoyés par le GMS ne disposent même pas de moyens de communication (talkie-walkie) pour alerter ou demander du renfort au besoin. Avec l’annonce de l’arrivée des résultats du test ADN des bérets verts, le juge Yaya Karembé est plus que jamais en insécurité. Et le gouvernement ne fait rien pour assurer sa sécurité, les magistrats non plus !
Sinaly KEÏTA