Le gouvernement malien et la communauté internationale se sont lancés dans des négociations cahoteuses avec les saigneurs de guerre du nord-Mali tout en se refusant de reconnaître le véritable statut de ces groupes armés mais surtout terroristes. Et ce, malgré tout ceux à quoi ils assistent depuis des décennies.
Depuis la fin des négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés, et en attendant leur reprise vers la fin novembre, la communauté internationale, même la plus aveugle, bornée ou complaisante, a eu tout le temps de se rendre compte de la duplicité de ces groupes, mais surtout de leur caractère réel que certains s’évertuent encore à leur dénier : le Mnla, le Hcua et le MAA sont avant tout des groupes terroristes. La France en a les preuves avec la découverte dans une maison appartenant à une notabilité de Kidal d’armes, munitions, explosifs et détonateurs dont certains auraient servi à au moins une attaque contre un camp de la Minusma. Elle en a la preuve avec la connaissance parfaite qu’ont les Touareg de l’emplacement exact des mines sur le trajet des véhicules des Fama, des forces françaises et des troupes de la Minusma. Elle en avait déjà la preuve, qu’elle feignait d’ignorer, avec l’acoquinement des Touareg avec des mouvements islamistes et le ralliement d’ex-combattants du Mnla à Ansar Eddine, lesquels se sont ensuite retirés pour fonder le Mia puis le Hcua. Elle en a eu la preuve avec l’implication d’un Targui pur et dur, dans le lâche et immonde assassinat de deux journalistes français aux portes de Kidal. Elle en a eu la preuve lorsqu’après la fin du dernier round de négociations à Alger, en guise de restitution des travaux, les rebelles touareg sont revenus à Kidal pour demander aux populations de se soulever contre les autorités maliennes, les forces françaises et onusiennes, s’estimant trahies et lâchées par ces dernières.
De fait, depuis le déclenchement de la rébellion en janvier 2012, les Touareg, sans véritable revendication politique et en l’absence de toute justification de leur action, n’ont posé que des actes à caractère terroriste. A commencer par l’exécution atroce et barbare de militaires maliens à Aguel Hok et à Tessalit. A continuer par les pires exactions sur les populations locales lors de l’occupation des régions du nord. Au point que les populations ont préféré les islamistes, auteurs pourtant de l’application rigoureuse de la loi islamique, aux Touareg.
Qu’attend donc la France pour donner aux Mnla, Hcua et MAA leurs véritables statuts de groupes armés terroristes, et les combattre comme elle combat Aqmi, le Mujao et Ansar Eddine ? Qu’il y ait encore plus de massacres et de déstabilisation dans le nord ? Que les populations souffrent encore plus de la présence d’un groupuscule d’individus nocifs ?
Extirper et écraser la vermine
La France doit savoir ceci : il n’y aura plus de massacres et leurs protégés seront bientôt soumis à l’extermination s’ils persistent à garder les armes. Les hostilités sont désormais ouvertes avec les groupes armés terroristes. Cela avait commencé avec les affrontements avec le Gatia (Groupe d’autodéfense des Touareg Imghad et alliés) dans la zone d’In Tillit et Tessit, a continué avec les combats, il y a quelques semaines, entre les forces armées régulières et ces groupes armés terroristes. Dans les deux cas, et ce ne seront pas les derniers, les rebelles terroristes ont mordu la poussière et laissé derrière eux des morts et des prisonniers. Certains, dont la Minusma, appellent à la retenue, demandent aux différentes parties de rester sur leurs positions et de ne pas violer le cessez-le-feu. Signe ostentatoire de mauvaise foi car le fait même que les groupes armés terroristes se retrouvent jusque dans le Gourma de Gao constitue un casus belli. Le Gatia est chez lui dans les cercles de Gao et d’Ansongo, l’armée régulière est chez elle partout en République du Mali. Et c’est leur droit le plus absolu que de défendre leurs positions et d’en extirper la vermine. Cela est possible car l’issue de ce double affrontement a prouvé que les groupes armés terroristes ne représentent militairement plus rien sur le terrain. Surtout le plus gueulard d’entre eux : le Mnla, qui fait plus parler les médias que les armes.
Avec ce nouveau rapport de forces, des négociations, surtout sur la base de ce très mauvais préaccord, deviennent caduques.
Et quand les groupes armés terroristes refusent ce préaccord et reviennent à leurs revendications, l’Azawad, le fédéralisme ou l’autonomie des régions du nord, l a prise en charge de la sécurité du Septentrion, revendications que les Maliens rejettent en bloc, les autorités feront mieux de se préparer à la guerre de libération du nord. Après tout, malgré des dizaines de milliards de surfacturation, elles ont dû quand acheter quelque chose pour l’armée. Pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens, les tergiversations ne sont plus de mise.
Abdel Hamy