Cette chancellerie a organisé mercredi une vidéo-conférence sur les meilleurs pratiques de la couverture médiatique de la pandémie.
« Qu’est-ce qu’on va faire s’il y a une épidémie Ebola aux Etats-Unis ? ». Ilan Moss, directeur de la Communication de DNDI, une ONG américaine, a soulevé cette question lors d’une vidéo-conférence qu’il a animée mercredi à l’ambassade américaine sur la couverture médiatique des événements concernant la maladie Ebola. La question a, selon lui, été posée par des consœurs et confrères américains avant l’arrivée dans leurs pays de 4 patients souffrant de cette maladie. Elle met en exergue les difficultés auxquelles sont confrontées les journalistes africains et américains dans la collecte, le traitement, la diffusion et la publication des informations relatives à cette pandémie.
La question est pertinente, c’est pourquoi l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique a organisé cette vidéo-conférence, dont la coordination a été assurée par son directeur des Affaires Publiques, William Bellis, pour appuyer les efforts du gouvernement malien dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola. Le conférencier et les participants ont échangé des idées sur les meilleures pratiques en matière de couverture médiatique du virus Ebola et sur l’obtention des informations concernant cette maladie.
Cette conférence est intervenue au moment où les médias nationaux ne parviennent pas à obtenir des informations sur des nouveaux cas suspects d’Ebola détectés dans une clinique de Bamako. Le directeur de la Communication de DNDI a, dans ce cas, conseillé aux journalistes d’attendre l’avis d’une source officielle, par exemple celui du ministre de la santé, pour publier leurs articles. Selon lui, certains médecins et chercheurs attendent d’abord la fin de leurs analyses ou recherches pour se confier à la presse. Par ailleurs, les médias peuvent annoncer la nouvelle sous forme de brève, même si elle n’est pas confirmée de officiellement.
S’agissant des sources d’information dont les données sont crédibles, Alan Moss a cité les organisations, dont MSF (Médecins Sans Frontière), OMS et l’ambassade américaine.
Alors que cette nouvelle avait déjà été annoncée par des médias internationaux. Les participants ont largement évoqué la question relative à la rétention de l’information, surtout au niveau des structures de santé (hôpital, clinique et centres de recherche).
Dans son exposé liminaire, Ilan Moss a informé les participants sur les efforts déployés par les pouvoirs publics, les institutions internationales et les ONG pour lutter contre la pandémie. « A partir de New York, on a commencé à former les journalistes sur Ebola qui est devenue maintenant une cause globale. C’est la première épidémie qui mobilise les réseaux sociaux », a-t-il déclaré. Il a expliqué qu’aux Etats-Unis d’Amérique, les journalistes ont du mal à interpréter les termes techniques. Or, les médias jouent un rôle important dans la prise en charge des patients, en provoquant une prise de conscience chez les médecins.
Les journalistes, surtout ceux qui s’intéressent aux questions de santé publique, ont besoin d’informations sur la maladie Ebola (virus, symptômes, traitement). En se référant au cas du Mali, le conférencier a insisté sur la nécessité pour les journalistes d’approcher les laboratoires et chercheurs pour savoir si ces structures progressent ou non dans leurs travaux de recherche de vaccin contre la maladie.
Il faut souligner que les Etats-Unis d’Amérique dirigent une coalition internationale en vue d’arrêter l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Ils ont investi plus de 300 millions de dollars dans cette lutte. Les Américains dont les experts et militaires sont présents dans cette région, ont également annoncé leur intention de consacrer plus d’un milliard de dollars à l’effort gouvernemental pour faire face à l’épidémie d’Ebola. Il a souligné les efforts que déploient le président américain, Barack Obama, dans cette lutte tant aux Etats-Unis qu’en Afrique.
Alan Moss qui parle couramment français, a plus d’une quinzaine d’années d’expérience dans le domaine de la communication avec les agences de développement international et des ONGs en Amérique du Nord, Europe, Afrique et Asie du Sud-Est. Ce journaliste est titulaire d’une licence de l’Université de New York et d’un master en économie politique de la London School of Economics and Political Science.
B. M. SISSOKO