La justice met en cause le chef de l’ex-junte le capitaine Sanogo dans deux affaires. Elle l’accuse dans l’affaire de la mutinerie de Kati où au moins six personnes ont disparu dont le colonel Youssouf Traoré, et l’affaire du charnier découvert, en 2013, près de Bamako, à la suite d’une tentative de coup d’Etat contre l’ex-junte. Le charnier contenait 21 cadavres de militaires.
Le capitaine avait été inculpé pour meurtres et complicité de meurtres dans l’une des affaires. Cependant, depuis la clôture de l’enquête, le dossier est en attente chez le procureur du tribunal de première instance. Cela fait quatre mois que le parquet est attendu pour son réquisitoire général et éventuellement le renvoi du dossier devant une juridiction. Dans cette affaire, vingt huit personnes ont été inculpées
Par ailleurs des tests ADN ont été effectués par des experts américains sur des corps retrouvés non loin du lieu de la mutinerie. Les résultats ont été transférés au Mali la semaine dernière. Les tests ADN réalisés ne laissent aucune place au doute. Selon les déclarations des experts américains, « le corps découvert fin 2013 dans les environs de Kati, localité située à une dizaine de kilomètres de Bamako, est bien celui du Colonel Youssouf Traoré».
Le Colonel Youssouf Traoré, avant sa disparition, n’entretenait plus de bonnes relations avec le capitaine Sanogo. Ce dernier a convoqué le colonel à Kati, lieu où son corps a été retrouvé peu avant sa disparition. Ce qui fait de lui le suspect numéro un. La défense de Sanogo avait informé l’opinion nationale et internationale que le corps retrouvé à Kati n’était pas celui du colonel Youssouf Traoré. Ces propos démentis par les résultats des tests ADN mettent en doute la culpabilité de l’ancien chef de la rébellion. Le capitaine Sanogo est actuellement en résidence surveillée.
L. AGBENOU