Bamako - Deux personnes décédées au Mali sont considérées comme de nouveaux "cas très suspects d’Ebola" liés au décès d’un imam guinéen dans une clinique de la capitale, Bamako, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable du ministère de la Santé.
Le Mali a décidé de regrouper toutes les entrées de Guinée par voie terrestre en un seul point de passage, où les contrôles sanitaires seront renforcés, à la suite de l’arrivée de malades d’Ebola en provenance de ce pays voisin, a annoncé de son côté le ministre de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara.
L’alerte a été lancée mardi soir après le décès d’un infirmier de la clinique Pasteur qui avait soigné cet imam venu de Guinée mort le 27 octobre, tout comme un ami venu lui rendre visite dans l’établissement, selon l’enquête sanitaire publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Un médecin malien qui a été en contact avec l’infirmier décédé d’Ebola, est positif", a affirmé le responsable du ministère de la Santé sous le couvert de l’anonymat, confirmant la contamination de ce praticien, jusqu’alors considéré comme un "cas très suspect", et suivi "dans une unité de soins intensifs".
"Par ailleurs, des prélèvements ont été effectués sur deux autres patients décédés qui sont considérés comme des cas très suspects. On attend les résultats des analyses", a ajouté ce responsable.
Interrogée sur la véracité des informations selon lesquelles il s’agirait de personnes décédées dans un domicile de Bamako où a transité le corps de l’imam guinéen, la même source médicale a répondu par l’affirmative.
En raison de son statut, le corps de l’imam a été lavé rituellement dans une mosquée de Bamako, pratique proscrite en cas d’Ebola, les cadavres étant particulièrement contagieux, avant d’être ramené dans sa localité de Kourémalé, frontalière entre les deux pays, pour les funérailles, a souligné l’OMS.
Le ministre Mahamadou Camara a annoncé l’installation "dans les 72 heures d’un site d’isolement dans le village de Kourémalé, côté Mali", lors d’une conférence de presse.
M. Camara a rappelé le choix des autorités "de ne pas fermer la frontière avec la Guinée parce que nous savons que les frontières sont relativement poreuses".
"Nous avons préféré limiter les passages, c’est ce qui a été décidé hier (jeudi), un passage unique à partir duquel les contrôles seront accentués, à partir duquel les contrôles seront des plus rigoureux et sans complaisance", a-t-il assuré.
"Nous avons demandé à tous les leaders religieux qu’ils puissent, à l’occasion des rencontres à la mosquée et à l’église, véhiculer les messages de prévention, de sensibilisation, d’appel au calme, à la sérénité, sans pour autant banaliser la maladie", a ajouté le ministre.
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