Conakry- La secrétaire d’Etat française chargée du Développement, Annick Girardin, a annoncé vendredi à l’AFP à Conakry qu’elle se rendrait samedi en urgence au Mali, dernier pays d’Afrique de l’Ouest touché par l’épidémie d’Ebola, jugeant la situation "inquiétante".
"La situation au Mali est inquiétante. J’ai décidé de me rendre demain (samedi) à Bamako pour rencontrer les autorités maliennes pour voir comment on peut changer d’échelle", a affirmé Mme Girardin, en voyage officiel en Guinée où elle a inauguré vendredi à Macenta (sud) un centre anti-Ebola financé par la France.
Le programme de son déplacement ne comprenait pas initialement d’étape au Mali, qui a enregistré des décès d’Ebola liés à des patients venus de Guinée voisine.
Une fillette de deux ans ayant voyagé depuis le sud de la Guinée est décédée à Kayes (ouest du Mali) le 24 octobre.
Cette semaine, trois nouveaux décès ont été annoncés, sans lien avec la fillette: un imam venu de Guinée mort le 27 octobre, un infirmier d’une clinique de Bamako qui l’avait soigné et un ami venu rendre visite à l’imam.
Vendredi, le gouvernement a indiqué avoir décidé de regrouper toutes les entrées de Guinée par voie terrestre en un seul point de passage, où les contrôles sanitaires seront renforcés.
Selon Mme Girardin, "il y a 4 cas confirmés (d’Ebola), dont 3 à Bamako et 256 personnes suivies" au Mali. On dénombre "1.400 militaires français et 6.000 Français (civils) sur place", a-t-elle précisé.
"Nous étudions les meilleurs moyens d’aider davantage ce pays ami", a-t-elle déclaré.
"Il y a déjà un centre de traitement d’une douzaine de lits géré par Médecins sans frontières (MSF)-Espagne, l’idée est de pouvoir renforcer très vite ce centre et d’étudier avec les autorités maliennes comment on peut apporter une réponse très rapide", a ajouté la ministre.
Mme Girardin doit notamment rencontrer à Bamako le président malien et des responsables de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
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