De culture Touareg, Ibrahim ag Idbaltanat, président de Temedt, association de lutte contre l'esclavage au Mali, est le co-lauréat du prix UNESCO pour la promotion de la tolérance et de la non-violence 2014, décerné vr vendredi à Paris. L'Express a raconté le formidable combat pour la liberté mené par Ibrahim et ses compagnons.
L'UNESCO, organisation des Nations-Unies oeuvrant en faveur de la paix, du développement et des droits humains fondamentaux, décerne, ce soir à Paris, son prix pour la promotion de la tolérance et de la non-violence 2014. Le prix UNESCO-Madanjeet Singh (ancien ambassadeur de bonne volonté de l'organisation) récompense, une fois tous les deux ans, des personnalités qui, par leur action concrète, s'attachent à promouvoir les valeurs de tolérance et de respect de l'autre.

Cette année, deux lauréats sont distingués. Premièrement, Francisco Javier Estévez Valencia (Chili), figure de la lutte non-violente pour les droits de l'homme et la démocratie sous la dictature militaire de Pinochet (1973-1988), toujours actif dans le domaine de l'éducation à la citoyenneté, à la tolérance et au respect de la diversité. Deuxièmement, Ibrahim ag Idbaltanat (Mali), militant de la lutte contre l'esclavage contemporain dans son pays. Président de l'association Temedt ("Fraternité" en Tamachek, la langue Touareg), Ibrahim et ses 38 000 adhérents poussent les personnes réduites en esclavage - elles sont au moins 300 000 au Mali - à s'affranchir, à quitter leurs "maîtres" et à mener une existence libre. L'association aide également les anciens captifs à attaquer en justice leurs "propriétaires" et souhaite la promulgation d'une loi criminalisant l'esclavage, qui est interdit au Mali. En mai 2013, à Bamako, L'Express avait rencontré Ibrahim ag Idbaltanat et certains militants de Temedt. Leur combat pour la liberté était raconté dans le reportage "La révolte des esclaves".