Paris - La France a renforcé samedi son dispositif de lutte contre Ebola en étendant ses contrôles de santé, déjà en vigueur pour
les passagers des vols directs en provenance de Guinée, à ceux en provenance du Mali, et en déconseillant à ses ressortissants de se rendre à Bamako, la capitale.
"Dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola, et du fait de l’évolution de la situation épidémiologique, le dispositif de contrôle et de suivi des passagers sera étendu aux vols en provenance de Bamako (Mali), à compter de samedi 15 novembre 2014", indique un communiqué du ministère de la Santé.
Le communiqué précise que les contrôles seront effectués par les services médicaux des aéroports de Paris Charles-de-Gaulle et Paris Orly, avec l’appui de la protection civile et de la Croix-Rouge française.
La décision française a été prise alors que le Mali a annoncé vendredi avoir enregistré sur son sol le décès de trois personnes contaminées par le virus Ebola, sur quatre testées positives.
Ces quatre cas sont indépendants du tout premier cas dans le pays, une fillette de deux ans ayant voyagé par la route depuis le sud de la Guinée et décédée le 24 octobre à Kayes (ouest du Mali).
Le ministère français des Affaires étrangères a pour sa part appelé les Français à éviter "de se déplacer ou de séjourner dans la région de Kayes ou à Bamako".
"Pour les ressortissants sur place, il est recommandé de se conformer aux directives sanitaires émises par les autorités maliennes", a ajouté le Quai d’Orsay.
- Déplacement en urgence de Mme Girardin au Mali -
Jugeant la situation "inquiétante", la secrétaire d’Etat chargée du
Développement, Annick Girardin, en voyage officiel en Guinée, a décidé de se rendre samedi en urgence au Mali.
Selon le ministère de la Santé, "les contrôles ont été appliqués aux vols arrivés ce matin" de Bamako. Deux vols directs en provenance de Bamako ont atterri samedi en France, l’un à Roissy, assuré par la compagnie Air France, et l’autre à Orly, par la compagnie Aigle Azur.
Comme pour les passagers en provenance de Conakry, ceux venant de Bamako sont désormais soumis à une vérification de leur température avec des thermomètres laser sur la passerelle, avant d’entrer dans l’aéroport.
Ils reçoivent une fiche d’information sur la conduite à tenir en cas de fièvre supérieure à 38°C, dans les 21 jours après leur retour, la durée maximale d’incubation du virus.
Pour que les autorités sanitaires puissent les retrouver en cas de besoin, ils sont invités à remplir des formulaires indiquant leur identité, leur place respective dans l’avion et leurs coordonnées.
Depuis le 18 octobre, la France contrôle déjà les passagers du vol direct quotidien d’Air France en provenance de Conakry (Guinée), à leur arrivée à Roissy.
Elle a étendu le 24 octobre ce contrôle aux ports accueillant des bateaux en provenance des pays touchés par l’épidémie Ebola et partis depuis "moins de trois semaines".
Les contrôles à l’arrivée, mis en place dans un nombre croissant de pays sont jugés globalement moins efficaces que ceux pratiqués aux départ des aéroports des pays touchés par l’épidémie, tant par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que par les experts.
"La meilleure approche pour réduire le risque pour la communauté mondiale est de contrôler l’épidémie à sa source", soulignait le Dr Kamran Khan de l’hôpital St Michael à Toronto (Canada), dans une étude publiée le mois dernier dans la revue médicale britannique The Lancet.
Selon le dernier bilan de l’OMS publié vendredi, l’épidémie d’Ebola a déjà 5.177 morts sur un total de 14.413 personnes infectées par le virus dans huit pays d’Afrique. Le pays le plus touché est le Libéria (2.812 morts), devant la Sierra Leone (1.187 morts) et la Guinée (1.166 morts).
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