Un officier touareg du Mouvement national de
libération de l'Azawad (MNLA) a annoncé avoir créé un mouvement dissident
"ouvert au dialogue avec le Mali", dans un communiqué reçu dimanche par l'AFP.
"Des cadres de l'Azawad (région touareg dans le nord du Mali)(...)
déclarent solennellement, par cet acte, la création du Front Populaire de
l'Azawad (FPA), un mouvement politico-militaire, respectueux des droits de
l'Homme et ouvert au dialogue avec le Mali", selon le texte signé du colonel
Hassan Ag Mehdy.
Le colonel Mehdy - anciendéserteur de l'armée malienne - qui avait rejoint
début 2012 les indépendantistes et qui réside actuellement au Burkina Faso,
faisait partie de la première délégation du MNLA reçue en juin par le
président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur ouest-africain pour la crise au
Mali.
Se présentant à présent comme le "porte-parole du FPA", le colonel Mehdy
affirme qu'il est pour "la résolution définitive de la question de l'Azawad, à
travers la médiation existante, avec l'appui de la communauté internationale",
selon le communiqué.
Par ailleurs, il reproche au MNLA d'avoir fait en avril 2012 "une
déclaration unilatérale et prématurée de l'indépendance de l'Azawad" (nord du
Mali, incluant la région de Tombouctou, la région de Kidal et la région de
Gao).
Le colonel Mehdy évoque également "le dysfonctionnement notoire de la
gestion politique et militaire du MNLA", résultant selon lui de "la prise en
otage de sa direction par un certain nombre de camarades, en déficit de
clairvoyance de maturité et d'expérience politique".
Dans la foulée du coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 à Bamako, la
rébellion touareg du MNLA et les groupes islamistes armés alliés de la branche
maghrébine d'Al-Qaïda avaient pris le contrôle des grandes localités du
Nord-Mali, réclamant l'indépendance de la région.
Mais les islamistes ont rapidement pris le dessus sur les indépendantistes
touareg et les en ont évincés.
