Le ministre du Développement Rural, le Dr Bokary Tréta, a présidé le jeudi 13 novembre dernier la cérémonie de lancement du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel-Mali (PRAPS-Mali). C’était au CICB en présence du Directeur des opérations de la Banque mondiale au Mali, Paul Noumba Um, du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, du directeur général de l’Institut du Sahel, le Pr Antoine N. Somé et de nombreuses personnalités du domaine de l’élevage.
En effet, le sous-secteur de l’élevage joue un rôle clé dans le processus de développement économique et social au Mali. Avec un cheptel d’environ 10 millions de bovins, 14 millions d’ovins, 19 millions de caprins, 42 millions de volaille, 980.000 camelins, il est l’un des plus importants de la sous-région. Il représente 11% du Produit intérieur brut national, occupe le 3è rang des exportations après l’or et le coton et mobilise dans ses diverses activités 80% de la population.
Cependant, le sous-secteur reste largement sous-exploité, peu valorisé et confronté à de nombreuses contraintes, parmi lesquelles la prévalence de systèmes extensifs de production, les difficultés d’alimentation du bétail et l’instabilité de l’offre de pâturages naturels. Le système d’élevage qui se pratique au Sahel, le pastoralisme est le mode le plus apte à valoriser les ressources naturelles dans les zones où il s’exerce, car reposant sur la mobilité des troupeaux et des hommes, ainsi que sur l’exploitation de larges espaces de fourrage.
Ce système pastoral a réussi à survivre aux sécheresses, parce que nos éleveurs y ont développé des mécanismes d’atténuation et d’adaptation aux conséquences des aléas à travers la gestion des risques (vivriers, fourragers, sanitaires, environnementaux, ceux liés à l’eau). Nonobstant ces mécanismes désormais rodés, force est de constater que des situations de risques ont avec le temps engendré des crises alimentaires et nutritionnelles, dont les principales victimes sont les enfants et les femmes.
C’est dans le souci de prévenir et d’atténuer ces risques et crises qu’en mai 2013, s’est tenu le colloque de N’Ndjamena (Tchad) sur le thème « Élevage pastoral : une contribution durable à la résolution des problèmes d’insécurité et de développement des espaces sahélo-sahariens ». Ce colloque a eu le mérite de relancer et de renforcer les réflexions sur le développement durable des espaces pastoraux dans les pays sahéliens et sahélo-sahariens. Il a été ensuite suivi d’un forum de haut niveau sur le pastoralisme tenu en octobre 2013 à Nouakchott (Mauritanie).
Cet atelier est organisé pour permettre d’échanger en profondeur sur la pertinence des objectifs visés par le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel au Mali (PRAPS-Mali), mais également sur la cohérence des activités ciblées pour les atteindre, ainsi que sur la pertinence de la démarche méthodologique et des modalités de mise en œuvre.
Pour donner corps à la Déclaration de Nouakchott, la Banque mondiale s’est engagée à contribuer au financement du PRAPS à hauteur de 125 milliards FCFA qui seront répartis dans les six pays bénéficiaires, dont le Mali, a annoncé Paul Noumba Um.
quant au ministre Dr Bocary Tréta, ministre du Développement Rural, il a expliqué qu’il est fortement attendu des participants des propositions de stratégies et d’actions permettant de recentrer, au besoin, le Projet sur son milieu et de fournir à l’équipe en charge de son exécution, une bonne feuille de route garantissant sa mise en œuvre dans un contexte fortement empreint d’obligations de résultats.
Dr Tréta a, par ailleurs, annoncé la prochaine arrivée d’une équipe de la Banque mondiale qui séjournera dans notre pays du 1er au 5 décembre 2014 dans le cadre d’une mission de préparation du PRAPS-Mali. Cette mission s’inscrit dans le sillage du forum de haut niveau sur le pastoralisme tenu à Nouakchott. Le Directeur des opérations de la Banque mondiale au Mali a d’ores et déjà rassuré les participants à l’atelier de préparation que son institution prendra toutes les dispositions indispensables afin que le gouvernement puisse présenter le projet à la session du Conseil d’administration de mai prochain. La mission de décembre de la Banque mondiale s’y attellera avec célérité, car le calendrier est très serré.
Dieudonné Tembely