Le Premier ministre a visité ce dispositif pour s’assurer du bon fonctionnement des mesures de prévention arrêtées pour contrer la terrible épidémie . « En l’absence de traitement contre Ebola, les voyageurs sont priés de se soumettre aux contrôles de température à l’aide de caméras thermiques ou de thermomètres infra rouges ». Ce message sonore, audible toutes les 5 à 10 minutes à l’aéroport international de Sénou, rappelle aux voyageurs au départ ou l’arrivée de Bamako, l’urgence médicale du moment mais aussi l’obligation pour eux de passer par les filtres anti Ebola.
Le voyageur en partance de Bamako, une fois à l’aéroport, procède au lavage des mains au savon (des kits de lavage des mains y sont installés) avant de remplir une fiche d’identification qui comportera la température prise dans un premier temps à l’entrée. Après avoir aussi rempli les autres formalités et muni de sa carte d’embarquement, il est soumis à une deuxième prise de température qui sera mentionnée sur la carte d’embarquement pour autoriser l’accès à l’avion.
A l’inverse, les passagers en provenance d’autres pays sont également soumis au même contrôle de température à l’aide de caméras thermiques. Les températures élevées comme à par exemple partir de 38.5 degré (la température normale étant 37.5°), sont annoncées par la machine. Les personnes qui ont de la fièvre sont ensuite soumises à l’interrogatoire d’un médecin. Toutes ces précautions élémentaires de prévention visent à circonscrire une éventuelle propagation de la fièvre hémorragique à virus Ebola dans notre pays.
Le Premier ministre Moussa Mara s’est rendu le week-end à l’aéroport pour s’assurer du fonctionnement du dispositif de contrôle des risques Ebola. Le chef du gouvernement a fait le parcours du voyageur dans les deux sens pour mieux comprendre le mécanisme. Il était accompagné de son staff technique, du secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, le Pr Ousmane Doumbia.
Le Premier ministre a instruit aux équipes techniques de la santé, le renforcement du contrôle de température au niveau du salon d’honneur de l’aéroport, en déployant en plus de la caméra thermique, un thermomètre infra rouge.
Après l’aéroport Moussa Mara s’est rendu dans la famille de l’infirmier de la polyclinique Pasteur, contaminé au virus Ebola, en soignant un imam guinéen (tous les deux sont décédés) pour jauger la situation. Les contacts de l’infirmier, notamment dans sa famille à Daoudabougou, sont aujourd’hui confinés. Ils sont actuellement 82 personnes, sous observation médicale. Des équipes médicales passent pour la prise de leurs températures matin et soir.
Au passage du Premier ministre dans la famille aucun de ses contacts confinés ne présentait un quelconque signe (même pas le moindre malaise). Mais il faut simplement noter que l’isolement de la famille répond à un souci de circonscrire les risques de propagation éventuelle et d’une célérité dans la prise en charge au cas où l’un des contacts auraient contracté la maladie. Moussa Mara a présenté à la famille confinée, les condoléances du gouvernement et expliqué les raisons de cette surveillance médicale stricte.
La famille s’inscrit bien dans une dynamique de collaboration. Son porte-parole a expliqué que la lutte contre Ebola est aussi un devoir de génération. Il a ensuite adressé au Premier ministre des doléances relatives à la présence des policiers en faction devant la maison et à la possibilité pour certains universitaires confinés de reprendre des examens ou concours pour certains. La famille est d’accord pour la présence des policiers mais souhaite que ceux-ci ne portent pas la tenue.
UN STOCK IMPORTANT DE MEDICAMENTS.
Moussa Mara a pris bonne note de la question et saisi l’opportunité pour sensibiliser le voisinage, notamment les jeunes et les enfants des conséquences de toute stigmatisation et discrimination sur la base de simples suspicions et cela au moment où nous devons tous aller en guerre contre Ebola.
Après Daoudabougou, le chef du gouvernement a mis le cap sur la polyclinique Pasteur où il s’est rendu au chevet des soldats de la Minusma et d’autres malades qui y étaient hospitalisés pour d’autres pathologies au moment de la période de contamination de l’infirmier. Avant de pénétrer dans l’enceinte de la polyclinique, l’hôte de marque et sa délégation observeront les mesures d’hygiène élémentaire et de protection en mettant des gants, des bavettes et des charlottes (bonnets de protection de la tête). Aujourd’hui plus d’une cinquantaine de personnes dont 34 malades sont mises en isolement pour éviter les risques de propagation. Ces malades continuent de recevoir les soins mais aucune autre consultation externe, analyse biomédicale ou autre prestation n’est réalisable pour l’instant.
Le Premier ministre a été aussi informé que la polyclinique dispose d’un stock important de médicaments et que les mêmes règles de contrôle de température sont observées chez le personnel soignant et les malades confinés à l’intérieur de la polyclinique. A l’issue de sa visite, le Premier ministre a proposé que tous les corps quelque soit le motif du décès, soient désinfectés.
Moussa Mara a expliqué que sa visite procède de l’expression de la volonté du chef de l’Etat qui a demandé à la réunion de haut niveau sur Ebola tenue la veille que le gouvernement s’assure du bon fonctionnement du dispositif de prévention afin de rassurer nos compatriotes. Il a indiqué qu’il fallait aussi en avoir le cœur net qu’aucune personne n’échappe au contrôle sur la plateforme aéroportuaire. Parce que l’objectif est de faire en sorte que le filtre de l’aéroport soit efficace et dissuasif, a souligné le chef du gouvernement.
Moussa Mara a expliqué qu’il faut continuer la sensibilisation pour que les personnes confinées ne subissent pas de rejet ni de stigmatisation. Dans le cadre de la communication, il est envisagé l’élaboration d’un bulletin quotidien qui relayera toutes les informations sur la gestion de l’épidémie à virus Ebola. Pour lui, le dispositif mis en place est capable de contenir cette maladie.
Rappelons que le front contre la fièvre hémorragique à virus Ebola était calme le week-end. Mais notre pays doit maintenir la garde haute parce que c’est une véritable guerre que nous devons mener contre Ebola, une redoutable maladie avec un énorme potentiel de destruction.
B. DOUMBIA