C’est un président de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) fatigué mais déterminé à terminer son long » discours politique » qui s’est adressé à l’assistance lors de la rentrée politique du regroupement des 65 formations qui soutiennent l’action du président de la République. C’était le samedi 15 novembre dans la salle des mille places du CICB. Le président de la CMP, Dr Boulkassoum Haïdara a peint le tableau peu reluisant de la gouvernance actuelle marquée par » l’enrichissement illicite, la gabegie, l’impunité… » avant de dénoncer les collaborateurs du président de la République qui, dit-il, ont trahi sa confiance. Il a invité le peuple malien à la patience et au patriotisme pour permettre aux autorités de sortir rapidement le pays du marasme actuel.
Après le mot introductif du président de la commission d’organisation de cette rentrée politique, Dr Témoré Tioulenta de l’ADEMA, la présentation des membres de la conférence des présidents et du secrétariat exécutif de la CMP par le Secrétaire à la Communication du RPM, Boubacar Diallo, c’est le doyen Boulkassoum Haïdara qui a pris la parole pour son long » discours politique « .
Il a rappelé le libre engagement souscrit par les 65 présidents des partis politiques, le 7 septembre 2014 pour constituer la convention de la majorité présidentielle dans le but de soutenir l’action du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Dr Boulkassoum Haïdara s’est réjoui de la grande mobilisation lors de la marche unitaire faite récemment par la classe politique et les organisations de la société civile pour réaffirmer l’unité, l’indivisibilité du Mali et la solidarité du peuple malien aux propositions gouvernementales dans les discussions avec les groupes armés à Alger.
Le président de la CMP s’est ensuite penché sur la gouvernance IBK en relayant les préoccupations du peuple malien, qui aspire au changement surtout au point de vue de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Boulkassoum Haïdara a déploré l’enrichissement illicite, la corruption, l’impunité qui sont des préoccupations majeures du peuple. Avant d’ajouter que ces récriminations ne datent pas d’aujourd’hui mais de bien avant l’accession d’Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême du pays. « Combien de rapports du Vérificateur général ont fait frémir les citoyens par leurs chiffres en terme de manque à gagner et de malversations diverses? » s’est-t-il interrogé. » Qui ne se rappelle pas de l’effondrement du système scolaire avec ces achats de diplômes ? » a-t-il ajouté. Il s’est insurgé contre certains collaborateurs du président de la République, qui ont trahi sa confiance dans la gestion des affaires publiques. En clair, le président de la CMP a laissé entendre que ces collaborateurs d’IBK auraient des choses à se reprocher dans les affaires de malversations qui défraient actuellement la chronique (achat de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires). Il a mis l’accent sur les « surfacturations » dénoncées dans ces affaires avant de suggérer au président de la République » d’examiner les critères de choix de ses collaborateurs « .
Pour Boulkassoum Haïdara, les velléités de dénonciations et de manipulations dont certaines sont orchestrées par des groupes au nom évocateur tels que » An filila : nous nous sommes trompés! « appelle à penser à la situation de crise du pays. Il a souligné que le début de tout régime est souvent difficile. Comme pour dire que l’apprentissage du pouvoir a du plomb dans l’aile.
Parlant des pourparlers de paix d’Alger, M. Haïdara a appelé les autorités à ne pas tomber dans le piège d’une autonomie ou d’un fédéralisme déguisé avant de se désoler du » début tumultueux du mandat » du nouveau président de la République. Il n’a pas manqué de dénoncer » ces détracteurs qui deviennent moralisateurs » du pouvoir.
Dr Haïdara a, en outre, » souhaité que la CMP soit associée à la prise des décisions majeures « de la gouvernance avant d’inviter le pouvoir exécutif à organiser la sensibilisation des populations sur les discussions en cours pour la conclusion d’un accord de paix définitif pour le septentrion malien.
Bruno D SEGBEDJI