Kourémalé (Mali) - Le Mali, dernier pays touché par Ebola, avec quatre morts sur cinq cas enregistrés en moins d'un mois, a annoncé lundi avoir mis sous surveillance sanitaire plus de 570 personnes ayant pu avoir des contacts avec les porteurs du virus.
Toutes ces personnes sont liées à un imam guinéen décédé le 25 octobre à Bamako, la capitale, et non pas au premier cas, une fillette de deux ans également venue de Guinée et décédée le 24 octobre à Kayes (ouest), qui n'a entraîné aucune contamination, a précisé le ministère de la Santé.
Le président Ibrahim Boubacar Kéita s'est rendu lundi après-midi à Kourémalé (120 km au sud de Bamako), localité à cheval sur la frontière avec la Guinée, où habitait l'imam, a constaté le correspondant de l'AFP.
Le ministre de la Santé Ousmane Koné, un des dix membres du gouvernement qui l'accompagnaient, a précisé que "577 personnes contact étaient sous surveillance quotidienne".
Un précédent bilan arrêté à la date de dimanche faisait état de 442 personnes sous surveillance médicale, dont une, un médecin de la clinique Pasteur de Bamako, testé positif au virus.
"Je vous demande de redoubler de vigilance. Nous ne fermons pas les frontières, mais ne laissez personne entrer au Mali sans qu'il ne se lave les mains, et sans prendre sa température", a déclaré M. Kéita au corps médical malien présent à la frontière.
Pour donner l'exemple, le chef de l'Etat s'est lavé les mains et s'est fait prendre la température. Il s'est également adressé à la population de Kourémalé en langue locale bambara et en français.
"Nous déclarons une guerre sans merci à Ebola. Prenez les bonnes habitudes. Le gouvernement malien est mobilisé", a-t-il assuré.
"Je suis venu vous dire qu'Ebola sera mis hors du Mali. Notre plan d'action est élaboré, il est clair", a-t-il insisté.
Selon le "plan d'action" que l'AFP a pu consulter, à la frontière, "tous les cas suspects doivent être mis dans un premier temps en quarantaine, et un prélèvement immédiat fait pour analyse".
Le contrôle des personnes venant de Guinée a été renforcé, a également constaté l'AFP.
"Avant, il y avait plusieurs lieux de passage pour traverser la frontière. Aujourd'hui, il y a un seul lieu de passage", a indiqué à l'AFP l'adjudant Moussé Kanté.
Lundi matin, le président malien a rendu visite à Bamako au médecin contaminé.
"Les coupables de négligence dans cette affaire répondront de leurs actes devant les tribunaux", a-t-il affirmé sur place.
Lundi soir, le procureur de la République a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour "situer les responsabilités dans l'affaire du Guinéen malade" d'Ebola venu se faire soigner au Mali.
Concernant le nombre de morts d'Ebola, le bilan était toujours de quatre: la fillette d'une part, et d'autre part, l'imam, un de ses proches, et un infirmier de la clinique Pasteur.
L'épidémie d'Ebola, qui s'est déclarée en décembre 2013 dans le sud de la Guinée, a fait 5.177 morts sur 14.413 cas enregistrés dans huit pays, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 11 novembre.
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