Pour des organisations paysannes ouest-africaines et nationales, l’Accord de partenariat économique (APE) porte les germes de la disparition pure et simple des économiques ouest-africaines dans les cinq années à venir.
Les membres de la Coordination nationale des organisations paysannes (Cnop) et du Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) étaient face à la presse le samedi 15 novembre à Kalabancoura pour dénoncer l’Accord de partenariat économique (APE) qui signe l’arrêt de mort des économies de la sous-région dans les 5 ans à venir.
Pour éviter ce désastre, l’organisation invite les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à ne pas signer cet encore cauchemardesque.
« La signature finale de l’APE qui était prévue depuis 2007, a été retardée par le refus de certains chefs d’Etat comme le président sénégalais à l’époque, Abdoulaye Wad, qui a été suivi par plusieurs autres chefs d’Etat. Mais, après le départ de ces présidents, voilà que sous l’influence des actuels présidents du Sénégal et de la Côte d’Ivoire et l’Union européenne, et pour un fonds disponible (le Paped) financé à hauteur de 6,5 milliards d’euros au lieu de 15 milliards demandés par la Cédéao, les chefs de la Cédéao viennent de ratifier l’APE. Et ils s’apprêtent à le signer dans les jours à venir », a dénoncé Ibrahim Coulibaly, président de la Cnop.
Pour lui cet accord va mettre fin à la taxation douanière sur plus de 3000 produits et des services et entrainera l’effondrement du secteur agro-industriel puisque l’engrais est classé dans la tranche de taxation de 0 %. La signature de cet accord va mettre en compétition nos industries avec celles de l’Union Européenne, de la Turquie, entre autres.
Pour freiner cette signature, les organisations paysannes sont à pied-œuvre pour éviter cette hécatombe des économies africaines. Ibrahim Coulibaly a indiqué que la mobilisation est de mise pour éviter cette erreur monumentale. Il a lancé l’appel aux chefs d’Etat à revoir leur position, à écouter les organisations de la société civile pour préserver les intérêts des pays de la Cédéao.
Ousmane Daou