Sydney - Le président français François Hollande a fustigé mardi "cette espèce de voyeurisme de la barbarie" que représente la diffusion d’une vidéo montrant deux otages aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont le Français Serge Lazarevic.
"Pourquoi cette vidéo ?", s’est interrogé le chef de l’Etat français auprès de journalistes qui l’accompagnaient à bord de son avion qui s’apprêtait à décoller de Nouvelle-Calédonie pour rejoindre Sydney. "Est-ce pour participer à cette espèce de montée dans l’extrême horreur, comme en Syrie ? Ou veulent-ils rappeler qu’ils détiennent ces deux personnes pour souligner leur valeur ?", a-t-il poursuivi.
Selon l’entourage du président, la mention dans cette vidéo de tractations autour d’un otage américain en Afghanistan laisserait plutôt penser que les ravisseurs considèrent leurs otages comme "un instrument de pression et d’échange".
Le président Hollande a confirmé que, jusqu’à la diffusion de cet enregistrement, les dernières preuves de vie de Serge Lazarevic remontaient "au printemps".
François Hollande a par ailleurs prudemment évoqué le cas d’un Français de 22 ans soupçonné d’avoir participé, peut-être avec un second Français, à la décapitation d’otages par le groupe État islamique (EI).
"Quel est leur rôle exact dans cette affaire ? Est-ce qu’ils étaient présents pour être des tueurs ? Ou veut-on signaler qu’il sont français ?", s’est-il interrogé.
Dans une "vidéo de propagande", le groupe jihadiste met en scène la mise à mort de 18 prisonniers syriens et de l’otage américain Peter Kassig.
En tout état de cause, il s’agissait, selon François Hollande, de "créer un effet d’horreur" avec ce message: "voyez de quoi nous sommes capables et de quoi vos éventuels ressortissants seraient capables".
Le président Hollande s’est également inquiété des effets de ce "voyeurisme de la barbarie" sur certains jeunes.
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