A la demande du Premier ministre Moussa Mara, l’Assemblée nationale a tenu lundi après midi une séance à huis-clos pour parler des éléments du pré-accord relatif aux pourparlers d’Alger. Le chef du gouvernement était accompagné de quatre membres du gouvernement : le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, et de l’Intégration africaine, Abdoulaye Diop, chef de la délégation nationale aux pourparlers ; celui de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté ; le ministre de la Planification, de l’Aménagement du Territoire et de la population Cheickna Seydi Ahamady Diawara et celui de la Décentralisation et de la Ville, Ousmane Sy.
Les membres du gouvernement et les députés se sont entretenus pendant longtemps du document de synthèse de la médiation et des propositions faites par le gouvernement. Le gouvernement a été entendu sur ces deux documents avant que les élus ne posent une série de questions. Il semble que les inquiétudes des députés étaient nombreuses car beaucoup avaient des réserves sur le document de la médiation. Dans ses réponses, le gouvernement s’est évertué à convaincre du bien-fondé de sa démarche et a mis en avant ses propres réserves et les nouvelles propositions faites au médiateur.
Au sortir de la salle, majorité et opposition avaient naturellement une vision différente de la question.
Seydou Diawara, député élu à Ségou, président du Groupe parlementaire RPM, donc chef de file de la mouvance présidentielle a soutenu que le gouvernement était dans son rôle avec cette séance avec les élus. Pour lui, il était tout à fait indiqué que le gouvernement échange avec les élus de la nation sur une question aussi importante. Il a ajouté que le document n’était pas définitif et rappelé qu’il y avait des « lignes rouges » à ne pas franchir. Pour Seydou Diawara certaines choses ne font pas l’objet de débat. Il s’agit de l’intégrité du territoire, de la laïcité, de la forme républicaine de l’Etat. Pour tout le reste, on peut trouver un terrain d’entente en restant dans le cadre de la feuille de route, a-t-il estimé.
Mody N’Diaye, président du Groupe parlementaire VRD (opposition) est d’un autre avis. Il estime que le document présenté est à relire sérieusement. Beaucoup de choses sont à revoir. Pour lui, le document de synthèse, tel que présenté consacre deux entités : le Nord et le Sud. Mody N’Diaye rappelle que beaucoup de points concernant notamment la régionalisation, le redécoupage avec de nouveaux cercles avaient été abordés avant l’éclatement de la crise. Le document de synthèse « ne rencontre pas l’agrément des populations », a-t-il assuré. Il reconnaît cependant qu’il s’agit bien de négociation entre deux parties. Le président du Groupe parlementaire VRD s’attend donc à des négociations difficiles et invite le gouvernement à jouer très serré.
A. LAM