L’AMPPF va élargir ses zones d’intervention, multiplier ses points de prestation de services et faciliter l’accès géographique aux soins.
La Première dame du Mali, Mme Keïta Aminata Maïga, a présidé hier dans la salle de banquets du palais de Koulouba les travaux de la table ronde sur le programme de développement de l’Association malienne pour la protection et la promotion de la famille (AMPPF) dont elle assure la présidence d’honneur. Elle avait à ses côtés le président de l’Association, Mamadou Touré, le tout nouveau directeur de l’AMPPF, Dr Aly dit Agaly Welé et l’ensemble des partenaires intervenant dans le domaine. Plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné ont pris à cette grande mobilisation en faveur du mieux-être des Maliens.
Il s’agissait lors de cette rencontre de réfléchir sur les voies et moyens de doter l’AMPPF de ressources matérielles, humaines et financières lui permettant de poursuivre sa mission de promotion et de développement de la santé de la reproduction. Cela en l’intensifiant, en la diversifiant et en l’élargissant.
L’AMPPF est, il faut le rappeler, l’un des partenaires privilégiés de l’Etat pour tout ce qui concerne la politique et les programmes visant notamment l’amélioration de la santé maternelle et infantile ainsi que l’éducation des jeunes à la vie familiale. Depuis 40 ans, elle met son expérience et sa compétence à contribution aussi bien dans la définition de ces politiques et programmes que dans leur mise en œuvre et dans leur application. Mieux, elle offre grâce à ses formations sanitaires des services de santé de la reproduction de qualité, et ce dans 7 des 8 Régions de notre pays.
Le plus remarquable dans l’assistance apportée à l’AMPPF est certainement l’instauration d’un mode de gestion de ses programmes fondé sur une vision claire de l’avenir, avec à l’appui, des plans stratégiques aidant à réaliser, d’année en année, des performances sans cesse grandissantes. Un mode de gestion si efficient, a rappelé Mme Keïta Aminata Maïga, que l’on perçoit déjà à l’orée de l’année 2015 les prémisses du plan de développement 2016-2020, objet de la rencontre d’hier. Ce nouveau programme permettra à l’AMPPF d’élargir ses zones d’intervention, de multiplier ses points de prestations de services et de faciliter l’accès géographique aux soins.
DES STRATÉGIES INTÉRESSANTES.
L’AMPPF a, en effet, besoin d’élargir la gamme des services cliniques qu’elle offre, d’étendre la couverture des populations qu’elle sert. Elle a aussi besoin de toucher les couches de populations les plus diverses comme le monde du travail, les femmes rurales, les personnes démunies, les jeunes et les adolescents de toutes catégories sociales et autres marginaux. L’Association a déjà entrepris depuis peu d’expérimenter des stratégies intéressantes, telles la franchise sociale au profit du secteur privé, ou encore celle de la clinique mobile récemment inaugurée. Il faut également retenir les journées gratuites de consultations en santé de la reproduction. En s’adressant aux partenaires, la présidente d’honneur dira que ces initiatives prises avec leurs encouragements et grâce aux ressources qu’ils ont allouées portent à croire que les partenaires vont adhérer à ce présent plan de développement de l’AMPPF.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique Ousmane Koné s’est réjoui de l’initiative de cette table ronde. Il n’a pas manqué de louer les efforts considérables déployés en synergie avec le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique de la santé de la reproduction dans notre pays. La planification familiale (PF) se définit comme l’ensemble des mesures qui concourent au contrôle des naissances dans le but de choisir d’avoir un enfant au moment voulu. Cette définition, dans le cadre de la politique de santé dans notre pays, peut paraître quelque peu réductrice, si on ne la met pas en relation avec les préoccupations de lutte contre la morbidité et la mortalité infantile et maternelle. Au cours de la décennie 2000-2010, notre pays a développé plusieurs stratégies pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) 4, 5 et 6 relatifs à la réduction de la morbidité et la mortalité infantile, maternelle et au VIH-Sida. Le taux de mortalité maternelle est passé de 582 pour 100.000 naissances vivantes en 2001 à 368 pour 100.000 naissances vivantes selon l’EDSM 2012-2013. Ce taux, selon le ministre Koné, reste très élevé si l’on sait que l’objectif fixé par la feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle est de 146 pour 100.000 naissances vivantes à l’horizon 2015.
Quand à la mortalité infantile, le taux est passé de 113 pour 1000 en 2001 à 96 pour 1000 en 2006 et 58 pour 1000 en 2012. L’objectif visé en 2015 est de 35 pour 1000, a expliqué le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. Qui assure que notre pays atteindra certainement cet objectif si des mesures urgentes sont prises pour accélérer la réduction constatée depuis 2001. C’est pourquoi dans le cadre du nouveau plan décennal 2014-2023, il a été élaboré un second plan stratégique de la santé de la reproduction comme cadre de référence à toutes les interventions en la matière.
15% À L’HORIZON 2018. Ce plan stratégique, selon le ministre, met un accent particulier sur le renforcement de la planification familiale à travers l’accès de la population aux services de la planification familiale, la disponibilité des produits contraceptifs à tous les niveaux. A cela s’ajoute l’extension des expériences novatrices à l’ensemble des districts sanitaires. Ces actions doivent conduire à une prévalence contraceptive de 15% à l’horizon 2018, a expliqué Ousmane Koné. Il faut dire que dans notre pays chaque année 2376 femmes meurent des complications de grossesse et d’accouchement, soit un décès toutes les trois heures. Pour réduire cette tragédie qui décime les femmes en âge de procréer la PF est une stratégie efficace pour prendre en compte les grossesses à risques. Elle constitue également une stratégie efficace pour éviter les grossesses non désirées.
Selon le ministre, l’accès pour tous aux méthodes contraceptives modernes est garanti par une loi relative à la santé de la reproduction dans notre pays. Malgré cet arsenal important, la prévalence contraceptive reste toujours faible. Selon les résultats des EDSM 3 et 5 elle est passée de 6% en 2001 à 10,3% en 2012-2013 face à un objectif de 20% consigné dans la feuille de route pour l’horizon 2015. C’est pour cette raison que dans le nouveau plan stratégique, a expliqué Ousmane Koné, l’objectif a été ramené à un niveau plus réaliste, soit 15% à l’horizon 2018.
Après plus de deux heures de débats, les partenaires ont été sensibles aux plaidoyers de la Première dame et du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, d’accompagner l’AMPPF dans la mise en œuvre de leur plan de développement 2016-2020.
Au terme de la table ronde, ils ont réaffirmé par la voix du Pr Fatoumata Sambou Diabaté, Coordinatrice du Projet de renforcement de la santé de la reproduction (PRSR) leur soutien et appui au nouveau programme de développement de l’Association. L’intervenante a indiqué que les partenaires sont satisfaits des progrès et performances de l’AMPPF dans la conduite de ses programmes de promotion et de la planification familiale. Les partenaires se disent donc plus que jamais engagés aux côtés de l’AMPPF pour apporter l’appui technique, matériel et financier nécessaires au développement de ses programmes en général, et son programme 2016-2020, en particulier.
M. A. Traoré