Notre pays a opté pour une large décentralisation en vue d’atteindre les objectifs politiques que sont la légitimation de l’Etat de droit et la dévolution de pouvoirs aux collectivités pour leur participation au processus de prise de décision. Cette volonté politique a été concrétisée par une loi déterminant les conditions de la libre administration des collectivités territoriales. Cependant, malgré les dispositions règlementaires en faveur de la participation publique décentralisée, le degré d’implication des femmes laisse à désirer.
Cela en dépit du fait que les femmes représentent plus de la moitié de la population malienne. Il y a là un profond paradoxe ! En effet, la Malienne qui constitue la majorité de l’électorat n’est représentée dans les conseils municipaux qu’à hauteur de 8,6%. Or, la politique de décentralisation mise en place appelle à un nouveau mode de gouvernance participatif dans lequel les collectivités jouent un rôle moteur dans la participation, la mobilisation et l’affectation des ressources en faveur d’un développement répondant aux priorité locales.
Il est donc souhaitable que la prise en compte du genre soit effective dans les stratégies de développement. D’où le projet « Gérons notre commune », une initiative du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Mis en œuvre par la direction régionale de la promotion de la femme de la Bamako, le projet de trois ans a été lancé ce week-end à la Maison de la femme de Sabalibougou. C’était sous la présidence du ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba. Elle était entourée par la toute nouvelle directrice régionale de Bamako, Mme Kanté Fatoumata Diancoumba, les membres de son cabinet et nombre d’invités.
Ce projet entend contribuer à l’approfondissement de la démocratie locale et à l’appropriation par les populations, notamment les femmes de la gestion de leur espace vital.
En effet, dans notre pays, la loi fondamentale et le cadre juridique relatif à la bonne gouvernance et à la décentralisation sont très favorables aux droits à la participation active des femmes à la gestion des affaires locales. Le projet « Gérons notre commune » vise essentiellement à améliorer la représentation des femmes dans la vie publique au niveau des collectivités territoriales.
Pour Mme Sangaré Oumou Ba, des réflexions doivent être menées sur toutes les opportunités en faveur de l’implication des femmes dans la gestion communale, la prise en compte du genre dans l’élaboration et la mise en œuvre des PDESC.
Cela pour que les Maliennes contribuent activement et qualitativement et de manière visible au développement du pays. Le Mali, explique le ministre, a besoin de tout son potentiel humain, homme et femme, à tous les niveaux.
Justement, la mise en œuvre du présent projet va permettre une plus forte implication des femmes dans la gestion des affaires communales. A cet effet, une synergie d’actions entre les acteurs concernés dans le processus de la décentralisation est nécessaire. Des partenariats seront établis à cet effet, entre la commune, les services techniques de l’Etat, les partenaires au développement ainsi que les différents groupements de femmes dans la commune.
M. A. TRAORE