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Scandale à l’Université de Bamako: près de 10 000 faux diplômes délivrés
Publié le mercredi 19 novembre 2014  |  Le Canard Déchaîné




Du jamais vu, on disait de l’Université de Bamako que c’est une usine de fabrique de chômeurs, mais elle vient d’en rajouter à sa liste de qualitatifs non-académiques. Depuis deux ans maintenant, tous les étudiants de la Faculté des Lettres, Langues et Sciences du Langage (FLSL) se retrouvent sur le marché de l’emploi avec des diplômes qui ne sont reconnus nulle part.

Ni la fonction publique de l’Etat, ni celle des collectivités locales, ni même les entreprises privées ne reconnaissent ces diplômes délivrés par la Faculté des Sciences, des Lettres, Langues et Sciences du Langage (FLSL). C’est le fruit de plusieurs années d’étude pour ne pas dire plusieurs années de sacrifice et de privation qui se trouve ainsi foulé au pied par les autorités universitaires.

Comment une université publique peut-elle délivrer des diplômes qui ne sont mêmes pas reconnus par les structures de l’Etat? Pour répondre à ces questions, nous avons tenté de rentrer en contact avec les autorités universitaires. Sans succès.

Nous nous sommes rendus chez le chef DER anglais dudit établissement, Dr. Mohamed Micaïlou. Reconnaissant le bien fondé de notre démarche, il nous a indiqué le bureau du doyen arguant qu’il n’était pas la personne indiquée pour nous répondre. Pendant plus d’une semaine, nous avons tenté d’entendre la version du Doyen, Bréhima Camara. En vain.

C’est finalement, vers les leaders estudiantins que nous nous sommes tournés et qui nous ont expliqué la raison pour laquelle, il leur est délivré de vrais-faux diplômes. Du moins, selon leur version. Selon Sekou Sidi Diawara (Serpent), Secrétaire général du comité AEEM de la FLASH, tout cela a commencé lorsqu’en 2012, pour des raisons de frais d’encadrement de mémoire, le gouvernement a décidé de supprimer les mémoires de fin de cycle. A la Flash, le mémoire étant considéré comme une matière à part entière (UV), les autorités universitaires ont accepté d’appliquer cette directive de la hiérarchie. Mais à contre cœur.

C’est donc les étudiants qui font les frais du mécontentement des enseignants du supérieur. Autrement dit, ils sont victimes d’une guerre entre autorités. C’est deux promotions, bientôt trois, qui seront dans cette situation, c’est-à-dire près de 10 000 étudiants.

« Inquiets du sort qui nous est réservé, nous avons rencontré le ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga Tall qui a trouvé des solutions qui ne concernent que quelques dizaines d’étudiants sur la pléthore», a dit Serpent. Avant d’avouer qu’il ne savait plus à quel saint se vouer.
Mamadou TOGOLA
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