Au cours du huis clos qu’il a eu avec les députés le lundi 17 novembre, de seize heures à vingt et une heures, le Premier ministre a rassuré ses interlocuteurs sur la détermination du gouvernement à verser tous les amendements receuillis dans les discussions comptant pour la troisième phase des pourparlers d’Alger.C’est suite au rejet de plusieurs formulations contenues dans ce « document de base ».
c’est à travers une séance marathon de cinq heures de temps que le chef du gouvernement Moussa Mara s’est conacré à cet exercice du grand oral devant les élus de la nation. Après son exposé liminaire sur le document proposé par les médiateurs, Moussa Mara a eu à répondre aux questions et préoccupations de plusieurs députés dont le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé puis ceux de la majorité comme Me Zoumana N’Tji Doumbia, N’Doula Thiam, Ahamada Soukouna, Aziza Mint Mohamed.
Pour le président d’un groupe parlementaire, même le préambule du document dit de synthèse de la médiation suscite la désapprobation sur certaines expressions. Il s’agit du concept « Azawad », « marginalisation d’une composante de notre peuple « dont auraitent été victimes certaines communautés ou de « dérives » de gouvernance qui auraient conduit à la crise politico-sécuritaire survenue en 2012.
Les députés se sont opposés à cette « autoflagellation » en expliquant qu’on ne peut pas dire objectivement que les populations du Nord ont été marginalisées au Mali. « Beaucoup d’efforts ont été faits pour aider les populations du Nord. Et il ne faut pas oublier que les difficultés d’existence qui constituent la réalité dans le septentrion sont aussi la réalité dans certaines contrées de la région de Kayes, de Sikasso ou de Mopti ou d’ailleurs », a expliqué l’honorable député.
Ce genre de propos, expliquent plusieurs députés, est erroné et pernicieux et risque de compromettre dangereusement la cohésion sociale et la réconciliation des Maliens car l’histoire du Mali nous enseigne qu’aucune communauté ou partie de notre nation n’a jamais été victime d’une quelconque marginalisation.
Les représentants du peuple rejettent aussi les notions » notabilités traditionnelles et religieuses « , » zone de développement des régions du nord « , zone pourvue d’un Conseil consultatif interrégional chargé du développement socio-économique local, ce qui consacrerait un véritable statut particulier des régions du nord du Mali.
Pour certains parlementaires, le document ne doit pas porter atteinte au principe de l’égalité des citoyens devant la loi. Ils dénoncent du coup la proposition selon laquelle « le Gouvernement s’engage à déconcentrer le recrutement dans la fonction publique territoriale, dont 50% des effectifs seront réservés aux ressortissants des régions du Nord « . Avant d’insister sur un développement équilibré du territoire national dans son ensemble.
Le chef du gouvernement a affirmé avoir « pris bonne note » des récriminations et autres propositions formulées par les députés. Il a indiqué que ces amendements seront ajoutés à ceux déjà élaborés par le gouvernement. Il a rassuré les représentants sur la détermination de la partie gouvernementale à sauvegarder les intérêts du peuple malien dans son ensemble.
Il faut préciser que le Premier ministre était accompagné dans ce huis clos du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, de celui de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté, du ministre de la Décentralisation et de la Ville, Ousmane Sy.
Bruno D SEGBEDJI