À l’occasion du point presse hebdomadaire organisé par la Direction générale de la santé (DGS), le directeur de la DGS, Benoît Vallet, le responsable du pôle santé de la task force Ebola, Thierry Debord, et Christine Farges, chargée du pôle diplomatique, ont fait le point sur les mesures mises en place suite aux premiers cas maliens confirmés d’infection par le virus Ebola.
Neuf nouveaux vols contrôlés par semaine
Depuis samedi 15 novembre, des contrôles de température sont effectués par les services médicaux des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly, avec l’appui de la protection civile et de la Croix-Rouge française. La température de chaque passager est mesurée et une fiche d’information sur la conduite à tenir en cas de fièvre supérieure à 38 °C dans les 21 jours leur est remise. Ces contrôles concernent les six vols par semaine provenant de Bamako, et arrivant à Paris-Charles-de-Gaulle, ainsi que les trois vols aboutissant à Orly. « Certains des vols atterrissant à Paris-Charles-de-Gaulle sont rapprochés dans le temps, avec des intervalles d’une demi-heure à une heure seulement, mais les retards restent minimes : pas plus d’une dizaine de minutes. »
L’ensemble du Mali n’est pas considéré comme une zone épidémique, seule le district de Bamako a hérité de ce nouveau statut. Cela signifie que le gros des militaires français qui participent à la mission internationale au Mali (la MINUSMA), principalement stationnés au nord du pays, ne sont pour l’instant pas directement concernés. « Les forces françaises sont concentrées à Gao et ont déjà reçu des instructions en octobre dernier sur le protocole à observer en cas de suspicion d’infection par le virus Ebola », précise Thierry Debord.
Six cas dénombrés au Mali
Selon le dernier bilan dressé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 6 cas d’infections par le virus Ebola sont recensés au Mali, y compris la fillette de deux ans et l’iman de 70 ans venus de Guinée et décédés respectivement les 24 et 27 octobre. Les quatre autres cas sont des personnes contaminées directement ou indirectement par l’iman lors de son hospitalisation à la clinique Pasteur de Bamako. Tous sont décédés, à l’exception d’un médecin de la clinique actuellement traité par le personnel de la section espagnole de Médecins sans frontière déployée au Mali. L’OMS dénombre 338 contacts identifiés, dont 303 ont été placés sous surveillance renforcée.
Les points de passages sous surveillance
Des contrôles ont également été installés dans les deux principaux points de passage terrestres entre le Mali et la Guinée, a expliqué Christine Farges : « L’organisation non gouvernementaleAlimas’occupe de faire ses contrôles, surtout à Kourémalé, la ville frontalière dont le patient hospitalisé à la clinique Pasteur était originaire. »
De son côté, l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) a dépêché mercredi une équipe de quatre volontaires : un médecin, un médecin de santé publique, un infectiologue et un pharmacien. Leur rôle est d’évaluer la situation et d’estimer s’il y a lieu d’établir un centre de traitement dans le district de Bamako.
Damien Coulomb