Ancien militant, le dramaturge Sirafily Diango a trouvé une façon de poursuivre la politique par d'autres moyens : l'écriture. Acteur, il sera sur les planches du festival Théâtres des réalités de Sikasso (Mali), du 1er au 7 décembre.
Sirafily Diango a remisé depuis longtemps ses habits de militant pour se tourner vers une autre forme de résistance : le théâtre. Ce professeur de français, natif de la région de Koutiala, dans le sud du Mali, y a trouvé son arme, son exutoire .Le premier jet de sa pièceIl pleut sur le Nord a été écrit en deux jours, dans la foulée du coup d'État du 22 mars 2012.
Sirafily a craché sa rage sur le papier, contre le régime du président déchu, Amadou Toumani Touré, contre un "système ATT" qu'il résume ainsi : "Celui qui mange ne parle pas." La pièce retrace par l'absurde la fin du règne d'un président "assis sur ses fesses molles, continuant de dire "tout va bien" quand Ménaka était déjà aux mains des rebelles". Lorsque ATT est finalement renversé par le général Sanogo, Sirafily exulte : "Durant plusieurs mois, je n'ai pas voulu accepter la réalité, explique-t-il. Dans ma grande naïveté, je voulais voir en SANOGO un libérateur, un Nkrumah...
Pour la première fois de sa vie, en juillet 2013, il a voté. Pour IBK, suivant les consignes de son ancien compagnon de lutte, Oumar Mariko, président du parti Sadi. Mais de ce mandat, il n'espère aucun changement. Les dirigeants maliens, pour lui, c'est "bonnet blanc et blanc bonnet". Lassé des "révolutions de salon", délivré de ses illusions, Sirafily veut continuer à torpiller "ses" traîtres à travers la scène.
P. Amah