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Soumaila Cissé lors de la cérémonie d’ouverture du 3è congrès de l’Urd : « Le Mali qui devait avancer à petits pas, recule à pas de géants »
Publié le lundi 24 novembre 2014  |  Nouvel Horizon




Les samedi 22 et dimanche 23 novembre 2014, le parti l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) a tenu les assises de son troisième congrès ordinaire au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba. La cérémonie d’ouverture, au cours de laquelle la grande salle du Palais a été remplie à craquer, a mobilisé des militants de Bamako, de l’intérieur du pays comme de l’extérieur. L’on a noté la présence des responsables de plusieurs partis amis.

La cérémonie a débuté par la projection d’un documentaire qui retrace la vie du parti de sa création à nos jours. A l’entame de son discours, l’honorable Soumaila Cissé a rendu un vibrant hommage au président sortant du parti, M. Younoussi Touré, qui, dit-il, a souhaité volontairement passé le relais. Le trophée “Ciwara” a été offert à Younoussi Touré pour service rendu au parti.
Soumaila Cissé a rappelé les efforts que le parti a entrepris au sein du Fdr pour dénoncer le coup d’État du 22 mars 2012. Parlant des combats menés par le parti aux lendemains du coup d’État, Soumaila Cissé a rappelé que l’Urd a été voué aux gémonies pour avoir dit non à la dictature, non à la collusion entre le politique, le militaire et le religieux, pour avoir appelé à la solidarité internationale face à une agression inouïe.

Soumaila Cissé se rappelle encore qu’en ces moments d’aucuns ont qualifié les cadres du Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (Fdr) d’apatrides, de renégats, d’ennemis de leur nation et de leur peuple. “Vous connaissez les conséquences de cette campagne éhontée faite de diffamation et de lynchage. Mais l’Urd, plus que jamais responsable, ne s’est jamais émue de ces vilenies. Et pour cause ! Les souffrances actuelles de notre nation ne sont-elles pas les conséquences de la gestion hasardeuse imprimée à notre pays du fait d’un choix mal éclairé ?”, s’est interrogé Soumaila Cissé.

Le leader de l’opposition a affirmé que le Mali semble à l’agonie, asphyxié par l’inertie gouvernementale, la valse-hésitation entre actions médiatiques ministérielles et réactions de survie, par l’absence de vision diplomatique et la chasse aux privilèges. Soumaila Cissé estime que le Mali devrait être “réparé” d’urgence pour se préparer à un avenir plus stable, plus prospère, plus uni, plus pacifié et plus respecté. Mais il regrette que le Mali ne soit pas “réparé”, qu’il soit déglingué, éparpillé, dispersé, fracturé, éreinté par la pauvreté qui grandit, embourbé dans des affaires cupides, voire mafieuses, spolié dans ses ressources.

Selon Soumaila Cissé, le Mali devait avancer à petits pas, mais il recule à pas de géants; le Mali ne grandit pas, mais régresse vertigineusement. D’où sa persistance à dire qu’il est grandement temps, urgemment temps, de crier : stop !

Soumaila Cissé souligne que le Mali ne mérite pas ce déclin, encore moins son effondrement, et certainement pas son éclatement, sa partition. L’honorable Soumaila Cisssé a dénoncé les maux qui rongent notre pays. Ces maux, comme il les a énumerés, ont pour noms : une gestion chaotique de l’épidémie de la fièvre Ebola; la région de Kidal non libérée; l’administration qui a abandonné les régions du nord; les trafics mafieux qui fleurissent; les groupes terroristes qui réunissent leurs forces; l’état d’insécurité généralisé dans tout le pays; la réconciliation nationale et le retour définitif des 140.000 réfugiés dans leurs terroirs qui se font attendre; l’école qui est en danger; les négociations d’Alger qui piétinent; la mauvaise gouvernance et la corruption au cœur de l’État; le favoritisme et le clientélisme qui sont devenus caractéristiques de la gestion des affaires publiques; l’économie malienne en mauvaise posture; une jeunesse qui s’interroge sur son avenir et qui est en quête permanente d’emplois; les inégalités envers les femmes qui sont criardes; la confiance de nos partenaires économiques et financiers qui s’étiole; la dette intérieure qui reste très élévée; l’investissement qui se fait rare; le panier de la ménagère qui est troué de toutes parts; les dépenses extrabudgétaires qui deviennent massives; une mal gouvernance insolente; la corruption qui gagne le terrain; la gestion des finances publiques qui devient calamiteuse; le Ravec de moins en moins crédible; les inégalités sociales qui s’accentuent…

Pour terminer, Soumaila Cissé a souligné ceci : “Nos concitoyens sont choqués, abasourdis par tout ce qui leur arrive en si peu de temps. Eux qui avaient rêvé de lendemains, qui avaient repris espoir, quand brusquement l’horizon s’est bouché et l’espoir a fondu au soleil de la mauvaise gestion, des scandales à répétition, des dépenses somptueuses, de l’insécurité et des incertitudes économiques et sociales”.

Modibo KONÉ
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