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Industrie : En grand besoin de financements alternatifs
Publié le mardi 25 novembre 2014  |  L’Essor
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© aBamako.com par A.S
Industrie : En grand besoin de financements alternatifs
La célébration, samedi, de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique. La cérémonie d’ouverture de la manifestation s’est déroulée au CICB sous la présidence du Premier ministre Moussa Mara.




Cette nécessité a été fortement exprimée lors de la célébration de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique .

Dans notre pays, le secteur de l’industrie est miné par de nombreux problèmes d’ordre structurel et conjoncturel qui expliquent son retard de croissance, voire sa stagnation. Pendant que des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal affichent entre 3000 et 4000 entreprises industrielles, le Mali n’en enregistre que 300.

Cette situation défavorable était au centre des débats lors de la célébration, samedi, de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique. La cérémonie d’ouverture de la manifestation s’est déroulée au CICB sous la présidence du Premier ministre Moussa Mara.

Le thème central retenu cette année par notre pays était : « les sources de financement alternatives ». Au niveau international, c’était « le développement industriel inclusif et durable ». Cette célébration a mobilisé autour de la direction nationale de l’industrie, l’Organisation patronale des industries du Mali (OPI) et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industrielle (ONUDI). La journée d’échange a permis aux représentants des organisations du secteur privé, aux chefs d’entreprise, aux capitaines d’industrie et aux acteurs étatiques de débattre des problèmes liés au développement industriel de notre pays. En plus du thème principal retenu, d’autres sujets thématiques portant notamment, sur le développement inclusif et durable, le secteur de l’agro-industrie pour la sécurité alimentaire et le rôle de la commande publique dans le développement industriel ont enrichi les débats.

Des échanges, il ressort que notre pays est à la traine sur son développement industriel non seulement du fait de son enclavement, mais aussi par la faiblesse des politiques de développement industriel menées jusque là. Dans un livre blanc élaboré à la veille de l’élection présidentielle, l’OPI dresse un diagnostic consternant mais, surtout, propose des mesures énergiques visant le développement du secteur.

Selon le patron de cette organisation, Cyril Achcar, notre pays connaît un déficit de la balance commerciale de 400 milliards de Fcfa, un montant équivalent presque à l’aide publique au développement. De son point de vue, les politiques industrielles théoriques menées par le passé doivent nous convaincre que l’industrialisation est la voie obligée pour le développement.
21 solutions de relance de l’industrie sont proposées dans le livre blanc prenant en compte les difficultés rencontrées pendant 39 ans de pratique et de transformation industrielle. Cyril Achcar a insisté sur le profit que l’industrialisation accrue peut générer en terme de création d’emplois, d’accroissement des revenus et de la valeur des produits, surtout agricoles. Elle favorisera aussi les progrès technologiques avec des perspectives économiques aux femmes et jeunes pour sortir de la pauvreté.

UN ACCOMPAGNEMENT ENGAGE.

Du côté des pouvoirs publics, des mesures vigoureuses sont engagées pour booster le secteur. Le gouvernement, pour atteindre un niveau de développement industriel soutenu, table en priorité sur le développement de l’agro-industrie. Selon le ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, Moustapha Ben Barka, c’est un moyen inclusif qui permet, en se focalisant sur nos ressources propres, de résorber l’autosuffisance alimentaire et de générer plus de ressources financières.

C’est à cet effet que le gouvernement a décidé de réaliser des agropoles dans les zones de production qui reflètent l’articulation entre produits agricoles et activités de transformation. En gros, explique le ministre Ben Barka, la stratégie adoptée repose sur l’approche filière afin de tirer le meilleur parti des avantages compétitifs que nous avons. Elle s’appuie également sur la mobilisation d’importantes ressources financières à long terme nécessaires pour assurer le financement des projets industriels.
Cependant, Moustapha Ben Barka a fait remarquer que de tels financements font du tort à notre secteur industriel car le système bancaire classique a montré ses limites. Pour résoudre cet épineux problème qui entrave la marche de l’industrialisation de l’Afrique en général et de notre pays en particulier, le ministre a préconisé de se tourner vers la recherche de sources alternatives, d’où le thème de la présente journée.

Le chef du gouvernement, Moussa Mara, a rappelé que le volet concernant la mise en œuvre du livre blanc de l’OPI figure dans sa déclaration de politique générale, comme une priorité en matière de développement industriel. Le développement de notre pays passe nécessairement par celui de son industrie, nous devons tous nous y engager, a recommandé Moussa Mara qui a exhorté les acteurs en charge de la question à travailler d’arrache-pied pour aller vers la concrétisation des propositions contenues dans ce livre blanc. Aussi, a-t-il invité les industriels à explorer des domaines comme l’industrie culturelle et les nouvelles technologies qui sont porteurs d’un grand potentiel.

La célébration de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique dans notre pays, a été marquée aussi par une foire exposition de produits fabriqués au Mali. La visite des stands par le Premier ministre a mis fin à la cérémonie.
Lougaye ALMOULOUD
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