Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Abdoulaye Idrissa Maïga, a procédé, hier, au lancement de la phase II et de validation du plan de travail 2015 du projet Initiative pauvreté (IPE-Mali). Les travaux se sont déroulés au Centre International de conférence de Bamako, en présence du directeur pays adjoint du PNUD, Jean Luc Stalor, et de nombreux invités. La rencontre s’est employée à informer et sensibiliser tous les acteurs concernés sur le contenu et la stratégie d’intervention du projet afin de faciliter la mise en œuvre opérationnelle des activités sur le terrain.
Cette seconde phase va s’étaler sur une période de 5 ans et viser 3 résultats majeurs : le renforcement des capacités institutionnelles pour l’intégration des liens pauvreté-environnement dans les politiques et stratégie nationales de développement ; l’amélioration et l’institutionnalisation des mécanismes de planification et d’allocation budgétaires ainsi que des cadres de dépenses publiques pour une meilleure intégration des objectifs pauvreté-environnement, des changements climatiques et du genre dans les politiques macroéconomiques et sectorielles ; et le renforcement des cadres de dialogue et d’échanges sur les outils et approches IPE pour le partenariat, les leçons apprises et la coopération Sud-Sud.
Le ministre Maïga a rappelé que cette phase est initiée par le gouvernement en collaboration avec le bureau pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Elle permettra au Mali, explique-t-il, de consolider les acquis antérieures et actuels du programme en terme d’intégration des liens pauvreté-environnement dans les politiques, plans et cadres budgétaires associés pour une meilleure utilisation des ressources naturelles, composante clé de la lutte contre la pauvreté. Durant cette nouvelle phase, a-t-il précisé, les objectifs du projet consisteront à renforcer la contribution de la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles à la réduction de la pauvreté. Il contribuera également à la croissance économique durable et à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement.
Selon le directeur pays adjoint du PNUD, Jean Luc Stalor, les études économiques menées par l’IPE dans la plupart des pays ont, en effet, confirmé que le secteur agricole est un des plus importants et que la gestion de sa composante environnementale pourrait énormément réduire la pauvreté dans ce secteur.
Les phases successives 2005 -2013 ont permis de jeter les bases d’une intégration de la durabilité environnementale dans le CSCPR, d’améliorer le développement d’instruments économiques de l’environnement comme les Evaluations environnementales stratégiques (EES), de former des « champions » sur l’importance des liens pauvreté-environnement.
Après une évaluation globale de ces interventions, le PNUE et le PNUD et leurs partenaires internationaux ont choisi de renforcer l’emphase sur l’aspect économique en tenant compte du coût onéreux des politiques actuelles de lutte contre la pauvreté sur les écosystèmes et l’environnement.
Jean Luc Stalor a, par conséquent, préconisé une attention plus soutenue aux mécanismes d’augmentation des allocutions budgétaires du gouvernement et des bailleurs de fonds à la durabilité pro-pauvre dans les budgets d’investissement et les dépenses courantes.
Pour le PNUD, cette nouvelle phase de IPE participe également de la consolidation des résultats du projet amorcé au cours de la phase précédente avec toutes les parties prenantes et du renforcement du partenariat entre le ministère en charge de l’Economie et celui en charge de l’Environnement qui aura permis d’atteindre de bons résultats.
L’actualité internationale nous interpelle encore une fois sur les dangers d’une aggravation de la pauvreté du fait des changements climatiques, a noté le directeur pays adjoint du PNUD. En effet, selon la Banque mondiale « le réchauffement climatique risque d’aggraver considérablement la pauvreté sur le globe en asséchant les récoltes et en menaçant la sécurité alimentaire de million de personnes. Sans une action forte et rapide, le réchauffement et ses conséquences pourraient considérablement aggraver la pauvreté dans de nombreuses régions du globe ».
Les deux agences onusiennes (le PNUD et le PNUE) s’engagent donc dans la mobilisation de partenaires et l’établissement de synergies aux niveaux local, national et international afin d’améliorer l’efficacité des efforts d’intégration de l’environnement dans les processus de planification nationale et locale.
Pour cette seconde phase, le PNUD et PNUE s’engagent sur 4 ans pour un montant respectivement de 1,2 et 1,6 million de dollars (600 et 800 millions de Fcfa).
F. NAPHO