Le document en cours de validation trace la voie devant mener notre pays au rang de pilier de l’économie numérique sur le continent.
Le Premier ministre Moussa Mara a présidé, hier, au Centre international de conférences de Bamako, la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de validation du projet de document de stratégie nationale de développement de l’économie numérique, « Mali Numérique 2020 ». C’était en présence du ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, des représentants des accompagnateurs de l’initiative, en l’occurrence Boubou Dramane Camara du PNUD et Paul Jonathan Martin de la Banque mondiale.
Les directeurs des services et structures impliqués dans la promotion des technologies de l’information et de la communication, opérateurs de téléphonie mobile, les représentants des ministères et institutions de l’Etat, les opérateurs de télécommunications et de la poste, du secteur privé et de la société civile et de nombreux acteurs du secteur étaient présents à la cérémonie.
La rencontre offre pendant deux jours, un cadre d’échange, de concertation et de partage d’expériences à des participants appelés à examiner et valider le projet de document de stratégie nationale de développement de l’économie numérique. Ceux-ci travailleront dans trois commissions, chacune dédiée à un thème spécifique : « infrastructures et contenus numériques », « usages, services et capital humain » et « industrie locale du numérique et confiance numérique ».
Un rapport final fixant les recommandations améliorant le projet de stratégie nationale de l’économie numérique sanctionnera les travaux.
Le coordinateur pour l’élaboration du Plan Mali numérique 2020, Boubacar T. Coulibaly, a présenté les six grands axes prioritaires du projet. Celui-ci s’emploiera à « généraliser l’accès aux réseaux et services numériques », « développer la production et l’offre de contenus numérique », « développer et diversifier les usages et services numériques », « développer l’industrie locale du numérique », « constituer le capital humain » et « instaurer la confiance numérique ».
Boubou Dramane Camara a relevé combien l’économie numérique offrait d’opportunités sociales et économiques à notre continent. La démocratisation de l’usage des technologies et de leurs applications dans la vie quotidienne des citoyens de nos pays, sera un levier important d’ouverture sur le monde, et aussi de développement économique et social, a-t-il assuré.
Le représentant du PNUD estime que la réduction de la fracture numérique contribuera à rapprocher les populations maliennes du Nord au Sud de notre pays, contribuant ainsi à la sortie de crise sécuritaire. La mise en œuvre d’une stratégie adaptée et volontariste aura, de son point de vue, un impact certain sur l’amélioration et la simplification des procédures administratives pour les entreprises ainsi que pour les administrés. Elle contribuera aussi à renforcer la transparence et la bonne gouvernance par l’échange en temps réel d’informations entre les citoyens et les dirigeants. « Les perspectives pour l’emploi, la mise en œuvre des plans de formation adéquate en matière de conception d’entretien de réseau numérique permettrait de réduire le taux de chômage dans la catégorie des jeunes de 25 à 35 ans », a ajouté Boubou Camara.
« Aujourd’hui l’accès des populations au monde numérique constitue une étape importante pour répondre à leur demande économique et sociale », a estimé, pour sa part, Paul Jonathan Martin. L’initiative « Mali numérique 2020 » est donc, pour le représentant de la Banque mondiale, un moyen pour notre pays « de mettre en place un cadre pour orienter les efforts de tous les acteurs clés pour la promotion et l’utilisation des technologies comme un vecteur de développement humain durable, une source de productivité et de valeur ajoutée pour le secteur économique et pour l’administration publique ».
UNE MEILLEURE GOUVERNANCE.
« Ce sont les rêves qui font avancer le monde et les nations, mais les rêves seuls ne suffisent pas, il faut non seulement y croire, mais aussi et surtout chercher le chemin pour y arriver ». « C’est justement ce que nous vous demandons de parachever au cours des travaux de l’atelier », a demandé pour sa part le ministre Camara, à ceux qui auront la tâche de valider le document. Nous avons un rêve, une vision pour notre pays de devenir un « hub de technologie » en Afrique de l’ouest, un pilier de l’économie numérique sur notre continent, a-t-il précisé.
Le numérique, selon le ministre Camara, offre aussi des possibilités uniques pour répondre aux importants défis actuels sécuritaires et socioéconomiques de notre pays. Il doit donc jouer un rôle primordial pour l’identification d’un Mali nouveau, accroitre l’employabilité, promouvoir l’entreprenariat, augmenter la productivité de nos entreprises et assurer un développement inclusif et équitable de toutes les régions du Mali.
Le numérique permet une meilleure gouvernance et transparence tout en assurant une plus grande participation des citoyens et des différentes parties prenantes. Il participe également à booster la productivité de l’économie numérique et à faire du Mali un pôle de développement de services d’économie numérique à travers le renforcement des infrastructures, le soutien pour l’entreprise agissant dans le domaine, la création d’un écosystème favorable à l’émergence d’offres de service innovant et la stimulation de la demande dans le secteur, a énuméré Mahamadou Camara. Il a invité le gouvernement ainsi que tous les acteurs du domaine à une forte implication pour le suivi dans la durée, de l’exécution de la stratégie.
Appel entendu par le Premier ministre qui a jugé sa présence à cette cérémonie, obligatoire parce que le numérique est, de son point de vue, « une véritable industrie qui doit constituer un nouveau secteur économique qui aura sans doute un impact en terme de développement économique et social, en termes de gouvernance et de progrès pour le Mali dont le président de la République et son gouvernement sont investis ». Moussa Mara a félicité le ministre Camara et toute l’équipe de conception pour une initiative heureuse qui permettra à notre pays de se situer dans le quota des pays qui ont franchi le pas décisif vers le numérique.
La E-Gouvernance, selon le chef du gouvernement, devient une nécessité absolue pour notre pays qui doit passer de 0,16 % à 0,30 % à l’horizon 2020. Il a apprécié le fait que le gouvernement se soit déjà engagé dans ce sens. « Nous devons travailler à ce que les administrations centrales dans la ville et à l’intérieur du pays puissent être dotées d’outils à mesure de pouvoir tenir des réunions sans forcément quitter son bureau pour gagner du temps et économiser des ressources », a souhaité le chef du gouvernement pour qui, le numérique permet de dépasser les distances, d’abolir le temps. Moussa Mara n’a pas manqué d’exhorter les acteurs à soutenir toutes les actions visant à contribuer, créer, diffuser en tout temps et en tous lieux du savoir, de l’intelligence et de la valeur à travers le numérique.
Moussa Mara a promis le soutien, la promotion et l’accompagnement du gouvernement et du chef de l’Etat dans la mise en œuvre totale de la stratégie.
S. TANGARA