Faire l’état du déroulement de la campagne 2014 de production de la mangue au Mali, de la commercialisation à l’exportation et la transformation, dégager les recommandations sur la base des contraintes rencontrées ; tel était l’objet d’une journée de réflexion tenue le mardi 25 novembre 2014 par les acteurs de la filière mangue et leurs partenaires au Centre International de conférence de Bamako.
Bilan de la campagne commerciale mangue 2014 Selon les dernières statistiques, la filière mangue constitue actuellement une bonne recette d’exportation du Mali. Elle contribue pour beaucoup dans l’augmentation et la diversification des revenus des acteurs de la filière mangue dans les régions de Sikasso, de Koulikoro et de Bamako. En effet, il n’y a pas très longtemps que des pays voisins venaient acheter de la mangue au Mali pour ensuite l’acheminer vers les pays européens.
Cette situation était en partie due à la mauvaise organisation des acteurs, au manque de professionnalisme de certains opérateurs, etc. Par ailleurs, il n’existait pratiquement pas de statistiques disponibles sur les quantités commercialisées, mais aussi sur les exportations.
C’est dans ce contexte que des partenaires techniques et financiers parmi lesquels le Projet Compétitivité et Diversification Agricoles (PCDA) et le projet-cadre intégré du commerce ont pris en charge cette filière. Outre le renforcement des capacités techniques et financières des acteurs de la filière, ces partenaires ont aidé les acteurs à mieux s’organiser.
Ainsi, à la faveur de la loi No 06-045 du 5 septembre 2006 portant Loi d’Orientation Agricole (LOA) et de son décret No 08-793/P-RM du 31 décembre 2008 fixant les modalités de création et d’enregistrement des OIP Agricoles, les acteurs directs de la filière ont mis en place le 27 décembre 2011, l’Interprofession de la filière mangue au Mali (IFM-Mali). Pour l’année 2014, la production totale de la mangue est chiffrée à 58 769,157 tonnes. Toutefois, ce volume ne tient pas compte des quantités autoconsommées, ni vendues par les marchands ambulants encore moins celles qui pourrissent dans les champs. S’y ajoutent l’inaccessibilité de certaines zones de production ainsi que d’autres variétés non exportables. Des efforts sont à fournir pour augmenter la production de mangue (surtout les variétés exportables).Le volume de mangue exporté est de : 37 572,771 tonnes de mangue fraiche en 2014 y compris le volume de mangue transformée (séchée, confiture, purée, concentré, etc.) contre 25 890,224 tonnes en 2013 soit une augmentation de 45%. Il faut noter que Bamako a exporté une quantité de 80,48 tonnes de mangue par voie routière vers l’Europe, une autre quantité de 13,5 tonnes par voie aérienne vers le Gabon. En termes de ressource, la mangue a généré environ 21 543 101 824 de francs CFA (tous les acteurs de la filière confondus). La campagne 2014 peut être jugée bonne grâce à l’appui des projets et programmes (Cadre Intégré, PCDA …).
Au terme de l’atelier, les participants recommandent la poursuite du traitement des vergers et la mise en place d’un système de lutte efficace contre les mouches de fruits afin d’améliorer la qualité et la quantité de la mangue; l’appui de la diffusion et l’émergence de vergers commerciaux pour soutenir une production quantitative et qualitative; de faciliter le transport de la mangue avec des moyens adaptés ; l’appui de l’IFM-Mali dans la collecte, le traitement et l’analyse de données sur toute la chaîne, particulièrement sur la production de mangues ; faciliter l’accès aux zones de production de mangue. Il s’agit aussu d’harmoniser les interventions programmes /projet intervenant dans la lutte contre les mouches des fruits; d’appuyer
l’aménagement des micros barrages dans les bassins de production de mangue; faciliter l’accès au financement (mise en place de fonds de garantie) de mettre en place un système d’approvisionnement pérenne en pots approprié pour la production de plants certifiés et d’élaborer une stratégie nationale de développement de la filière mangue.
SAIDOU A. DIAKITE