Bamako- Plusieurs dizaines de soldats tchadiens de la force de l’ONU au Mali (Minusma) sont revenus à leur base d’Aguelhoc, dans le Nord-Est, qu’ils avaient abandonnée cette semaine pour réclamer le paiement d’arriérés de soldes, selon des sources concordantes samedi.
Selon un des soldats joint par téléphone par l’AFP depuis Bamako, ils étaient plus de 100 à avoir quitté entre mardi et mercredi Aguelhoc, à environ 160 km au nord de Kidal, chef-lieu de région. Jeudi, ils étaient à Anéfis, à
environ 10 km au sud de Kidal.
"Nous sommes revenus à Aguelhoc ce samedi matin, après avoir quitté vendredi soir Anéfis. Tout est enfin rentré dans l’ordre, nous avons reçu en FCFA (monnaie commune à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre) nos salaires et primes" réclamées, a déclaré ce militaire sous couvert d’anonymat.
Il n’a fourni aucune indication sur le montant que cela représente. Jeudi, le même Casque bleu tchadien avait indiqué à l’AFP que certains soldats mécontents cumulaient "des arriérés (de soldes) de trois, voire quatre mois".
Le retour des soldats tchadiens à leur base d’Aguelhoc a été confirmé à l’AFP par une source au sein de la Minusma, également jointe par téléphone.
"Tout est rentré dans l’ordre. Vendredi, les derniers détails ont été réglés et le contingent tchadien a pris le départ pour Aguelhoc", a-t-on affirmé, sans plus de détails.
Un membre du Conseil municipal d’Aguelhoc a indiqué avoir vu arriver dans sa ville "très tôt samedi matin" des soldats tchadiens "dans un convoi de plusieurs véhicules".
En septembre 2013, 160 soldats tchadiens de l’ONU, mécontents, avaient quitté leur base de Tessalit (nord-est, plus de 100 km au nord d’Aguelhoc) pour réclamer le paiement de leurs arriérés de soldes et de meilleures conditions de travail. Ils étaient arrivés jusqu’à Gao, plus grande ville du Nord malien, au sud de Kidal.
Le Tchad a été en première ligne dans l’opération militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l’initiative de la France contre des groupes armés qui contrôlaient alors les régions du nord du Mali depuis près de dix mois.
Les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ont été en grande partie chassés des grandes villes du Nord malien mais des attaques, visant en particulier les troupes étrangères, continuent à se produire dans cette partie du pays.
sd/cs/jlb