Le président français François Hollande a récusé
samedi à Dakar le discours controversé de son prédécesseur Nicolas Sarkozy sur
le rôle de l'Afrique dans l'Histoire, assurant que le continent était "non
seulement dans l'Histoire", mais aussi "une partie de l'avenir" de l'humanité.
"L'Afrique est non seulement dans l'Histoire, mais l'Afrique est, si je
puis dire, aussi une partie de notre avenir", a déclaré M. Hollande
s'inscrivant en faux contre les propos de M. Sarkozy, qui avait déclaré en
2007 à Dakar que "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire".
En visite à Dakar pour le sommet de la Francophonie, François Hollande
répondait à une question sur la place dans l'Histoire de Léopold Sédar
Senghor, premier président du Sénégal et un des fondateurs de la Francophonie,
décédé en 2001, à la sortie du cimetière où il repose.
"C'est un Africain qui a montré qu'il avait le sens de l'Histoire", a
affirmé le président français, rappelant que l'Afrique était le "berceau de
l'humanité".
"Ensuite, c'est l'Afrique qui montre qu'elle va être le grand continent de
l'avenir. Parce c'est ici en Afrique que vont se produire les plus grandes
évolutions: démographiques, qu'il va falloir maîtriser, économiques, parce
c'est un continent plein de richesses et donc de potentialités de croissance.
Et en enjeu pour l'expression du français", a-t-il ajouté.
Lors d'une précédente visite en 2012 à Dakar, avant le précédent sommet de
la Francophonie, à Kinshasa, M. Hollande avait déjà pris implicitement le
contrepied du discours de Nicolas Sarkozy.
Cette nouvelle déclaration intervient au moment où Nicolas Sarkozy,
récemment sorti de sa retraite politique, s'apprêtait samedi à reconquérir sa
formation, l'UMP, première étape vers l'élection présidentielle de 2017.
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