Dakar - La Canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean, 57 ans, désignée dimanche à Dakar secrétaire générale de l’Organisation
internationale de la Francophonie (OIF), "saura incarner le renouveau et la modernité" pour l’OIF, a estimé le Premier ministre canadien Stephen Harper.
La directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour
l’éducation, la science et la culture (Unesco), Irina Bokova, a de son côté qualifié cette désignation d"’excellente nouvelle" et de "symbole très fort" à l’issue d’un sommet de deux jours consacré aux jeunes et aux femmes.
"Je suis particulièrement heureux que, pour la première fois de son
histoire, la Francophonie ait élu une Canadienne à sa tête", déclare dans un communiqué Stephen Harper, félicitant la nouvelle secrétaire générale de l’OIF au nom de son gouvernement.
"Mme Jean est la personne idéale pour promouvoir le français ainsi que les valeurs de l’organisation. Elle saura incarner le renouveau et la modernité dont a besoin la Francophonie du XXIe siècle, et être à l’écoute" des dirigeants et populations francophones, a-t-il estimé.
Mme Jean a été gouverneure générale du Canada de 2005 à 2015. D’octobre 2010 jusqu’à sa désignation par consensus à la tête de l’OIF, elle était envoyée spéciale de l’Unesco en Haïti, île où elle est née et qu’elle a fuie à 10 ans avec ses parents pour le Canada. Elle est mariée au cinéaste d’origine française Jean-Daniel Lafond.
"J’ai hâte de travailler avec la nouvelle secrétaire générale et tous les membres de la Francophonie sur les engagements pris lors du sommet de Dakar, notamment en ce qui concerne les femmes et les jeunes, et plusieurs autres dossiers d’importance pour l’organisation", dont les questions de développement, de démocratie et de paix, a encore affirmé Stephen Harper.
Il a assuré que le Canada, "fier de son héritage français", demeurait engagé pour permettre à l’OIF de mener ses missions. Le Canada est le deuxième bailleur de fonds de l’OIF, derrière la France.
M. Harper a par ailleurs rendu hommage au prédécesseur de Michaëlle Jean, l’ex-président sénégalais Abdou Diouf, 79 ans, qui quittera ses fonctions fin décembre après 12 ans à la tête de l’OIF.
Pour le Premier ministre canadien, M. Diouf laisse un "héritage colossal" et "a fait de la Francophonie une organisation moderne, crédible et efficace".
En plus de Mme Jean, quatre autres candidats - tous africains - étaient en lice pour le poste de secrétaire général de l’OIF: l’ex-président burundais Pierre Buyoya (65 ans), l’écrivain et diplomate congolais Henri Lopes (77 ans), l’ex-Premier ministre mauricien Jean-Claude de l’Estrac (66 ans) et l’ancien ministre équato-guinéen Agustin Nze Nfumu (65 ans).
La directrice générale de l’Unesco a également félicité Mme Jean pour sa désignation la tête de l’OIF, qu’elle a saluée.
"Ce choix d’élire une femme est une excellente nouvelle, et un symbole très fort puisque cette élection a lieu justement à l’occasion de ce sommet (qui avait) pour thème: +Femmes et jeunes en Francophonie, vecteurs de paix, acteurs de développement+", déclare-t-elle dans un communiqué.
En tant qu’"envoyée spéciale de l’Unesco pour Haïti au cours des quatre dernières années", la Canadienne a agi de manière "déterminante", indique Irina Bokova.
Son action "a été un modèle de dynamisme et de vision moderne du
multilatéralisme. Et je vois dans cette élection la promesse d’un partenariat encore plus fort entre l’Unesco et la Francophonie, dans le sillage du grand Abdou Diouf", conclut Mme Bokova.
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