La deuxième conférence des cadres du parti Union pour la Démocratie et le Développement (Udd) a eu lieu, le samedi 29 novembre 2014 au Centre International de Conférence de Bamako (Cicb). La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le président du parti, M. Tiéman Hubert Coulibaly, en présence des délégués venus de Bamako et de l’intérieur du pays ainsi que des représentants de plusieurs partis amis. Dans son mot de bienvenue, le secrétaire général adjoint du parti Udd, membre de la majorité présidentielle, M. Sory Silamana, a réitéré l’engagement du parti à soutenir la vision du président Ibrahim Boubacar Kéita qui a dédié son premier mandat à la restauration de l’honneur du Mali et du bonheur des Maliens.
Le président du parti, M. Tiéman Hubert Coulibaly, a dans son discours d’ouverture dépeint l’actualité dans notre pays, notamment les moments difficiles marqués par des crises multiformes que le Mali traverse depuis longtemps. M. Coulibaly a indiqué qu’à chaque grand moment de l’histoire du Mali, l’Udd s’est engagée sur la base d’un patriotisme affirmé et reconnu, en oubliant tout clivage politique, en refusant tout calcul politicien et en s’engageant pour l’honneur du pays. Il a déclaré que la crise enclenchée en 2012 a doublement menacé le Mali, sur le plan institutionnel et sécuritaire, et que cela a obligé que des décisions fermes et non négociables sur la défense de la Constitution du 25 février 1992 soient prises.
Il a rappelé que l’Udd a refusé que la Constitution soit jetée dans la poubelle en la défendant au sein du Fdr, dont elle est membre fondateur. Selon le président du parti, l’objectif du Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (Fdr) était la mise en place des institutions de la République, de la Constitution. Il estime que ce combat a été gagné avec satisfaction.
“Je dis que quand nous avons créé le Fdr, nous nous sommes donnés une mission. Il ne s’agissait pas pour le Fdr de faire la promotion d’un candidat, non plus de procéder à quelque restauration de qui que ce soit. Il s’agissait tout simplement pour le Fdr de restaurer la Constitution du 25 février 1992. Et ça nous l’avons réussi. Aucune alliance politique, électorale n’était dans l’agenda du Fdr. Le combat du Fdr est terminé et il appartient désormais à l’histoire”, a précisé le président de l’Udd, Tiéman Hubert Coulibaly.
Il a aussi rappelé que son parti a soutenu le président Ibrahim Boubacar Kéita depuis les premières heures de sa candidature. Et que le parti est engagé à l’aider à faire de son mandat une réussite. Cela, dit-il, n’est pas une obligation, mais le projet du parti.
Le président de l’Udd reconnait que cette année encore les choses sont difficiles pour le Mali sur le plan de la paix, de la sécurité, de l’économie et sur le plan social. “Les revendications des citoyens en sont le témoignage. Ce qui veut dire que le gouvernement a une mission urgente et un travail en profondeur à faire sur le triple plan politique, économique et social”, a affirmé M. Coulibaly. Il estime que le Mali a besoin de redonner un nouveau souffle à sa démocratie et de donner un coup de fouet à sa Constitution, les évènements de 2012 étant, d’après ses dires, la négation de tout ce qui s’est passé depuis 1991. “Nous devons faire une analyse pour savoir pourquoi après les sacrifices de 1991, les évènements de 2012 ont eu lieu”, a t-il déclaré. Le président de l’Udd affirme que c’est ça la mission la plus importante du président de la République.
Aussi engage-t-il les Maliens à mener des débats sur les questions suivantes: est-ce une faillite du système démocratique actuel ? Est-ce une faillite de sa politique ? Est-ce une faillite de la Constitution ? Est-ce une faillite de notre capacité à réfléchir, à nous organiser ? ….
En se prononçant sur les négociations d’Alger, le président de l’Udd a affirmé que contrairement à ce que certains pensent le Gouvernement se veut intraitable sur certaines choses telles que l’intégrité du territoire, le caractère laïc et l’unité sacro-sainte du Mali.
S’agissant du dossier de l’avion présidentiel et des contrats dits mal engagés, Tiéman Hubert Coulibaly souligne qu’à partir du moment où le président a engagé le Premier ministre à saisir le Vérificateur général et la Cour Suprême à faire des enquêtes, dont les rapports ont été publiés, il n’y a plus lieu de traiter le Gouvernement de tricheur.
Quant à la relance économique du Mali, le président de l’Udd prône le volontarisme économique se basant sur un certain nombre de principes tels que le renforcement de l’État dans sa défense, dans sa sécurité, dans la prise en charge de l’éducation, des infrastructures…. “La question de la gouvernance économique se pose, la question de la juste gestion des ressources se pose, la question du comportement et de l’éthique se pose. Nous devons être des acteurs de notre propre changement. De ne pas attendre que cela vient de l’extérieur. Nous devons faire l’effort de reconstruire notre souveraineté budgétaire par la gestion efficace de nos ressources intérieures”, a déclaré Tiéman Hubert Coulibaly.
S’adressant aux militants du parti, il a déclaré: “Nous sommes au pouvoir et nous ne pouvons pas agir comme si nous ne sommes pas au pouvoir. Nous sommes comptables de ce qui se passe. Nous sommes compatble des actes qui sont posés. Mobilisons-nous au service de la majorité présidentielle pour faire des propositions sur le plan politique, économique, et social. Défendez partout où vous êtes la politique du Gouvernement. Nous sommes convaincus que la concentration des forces vaut mieux que la dispersion. Ensemble nous sommes plus talentueux, plus créatifs, plus convaincants, et nous sommes invisibles. Nous devons résolumlent nous engager dans ce combat”.
Modibo KONÉ