Effets collatéraux ou suite logique d’une situation ? Les vendeurs de charbon ont emboîté le pas aux sociétés exportatrices de gaz. Le prix du sac de charbon a pris l’ascenseur et les populations payent les pots cassés.
La crise politico-sécuritaire que connaît actuellement le Mali est loin de connaître son épilogue. Chaque jour qui se passe, ajoute son lot de souffrances aux populations. Conséquences de la partition en deux entités différentes avec la rébellion ou recul des partenaires financiers? Nous ne saurons le dire clairement. La cherté de la vie continue de plus belle. Après la hausse des produits de première nécessité, c’est le tour maintenant des gaz de consommation d’augmenter le prix de recharge des bouteilles de 6 kg de gaz, qui passe de 2 500F CFA à 3 500F CFA la bouteille. Motif avancé par les exportateurs du produit : la fin de subvention de l’Etat pour maintenir ce prix au prix initial. Les consommateurs ont subi sans frémir ce coup. Les autorités restent sourdes aux bruits des populations qui ne savent à quel saint se vouer. Un malheur ne vient pas seul, a-t-on coutume de dire.
Les vendeurs de charbon bois entrent dans la danse en augmentant le prix du sac de charbon. Le sac de 50 kg qui se vendait à 3 500F CFA se vend actuellement à 4 000 F, voire 4 500F CFA dans certains endroits. Libéralisme oblige. Du coup, les habitants sont laissés à leur sort. Personne ne lève le petit doigt pour dénoncer cet état de fait qui vient à une période cruciale de la vie du peuple. Les affaires marchent au ralenti. De nombreuses entreprises ont fermé boutique, parmi lesquelles les hôtels, les agences de voyage, les commerces. La fermeture de ces entreprises est due à l’absence des touristes qui constituent leur sève nourricière. Cela a contribué au chômage accru qui ne savent où donner la tête. Les Maliens sont dépassés par la situation. Les chefs de famille ne parviennent pas à dormir sous le poids des hausses des produits alimentaires. Le charbon demeure de loin le produit le plus consommé par de nombreuses familles et certains professionnels tels que les blanchisseurs, les boulangers, pour ne citer que ceux-ci. Son augmentation a entraîné le prix du blanchissage d’habits et du pain.
Face à cette situation, pour le moins inconfortable, les populations s’inquiètent des conséquences fâcheuses, qui pourraient en découler. Laquelle augmentation peut être à l’origine des dislocations familiales, car certains chefs de famille, sous le poids des charges, peuvent prendre la tangente.
Les exportateurs de gaz, de leur côté, n’entendent pas céder. Le dégel de la situation est conditionné aux subventions gouvernementales, sinon la hausse est maintenue. Quitte à la population de s’y adapter. Les autorités restent préoccupées par la gestion du pouvoir en relayant ce domaine au second plan. Le Mali ressemble aujourd’hui à une poudrière qui n’attend qu’une étincelle. Au moindre évènement, la situation peut exploser. Car, le tout le monde est exaspéré par la gestion de la crise actuelle. Les populations du Nord vivant sous occupation des rebelles en veulent aux autorités pour leur manque d’actions pouvant conduire à la libération de ces régions, tandis que les sudistes vivent dans la précarité totale. Le poids des charges est énorme pour ces citoyens. La recherche de solutions à ces problèmes urge pour éviter un quelconque soulèvement populaire, aux conséquences incalculables. Les autorités de transition ont du pain sur la planche. Elles doivent alors donner un cachet particulier à ces attentes nombreuses.