Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé lundi, les conclusions des première et deuxième revues dans le cadre du programme économique soutenu par un accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), annonce l’institution de Breton Woods dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Ce communiqué confirme l’information annoncée lundi en début de soirée par le chef de mission du FMI dans notre pays, Christian Josz, au cours d’une vidéoconférence. Le texte précise que cette décision va permettre le décaissement immédiat d’un montant de 8 millions de DTS (environ 11.7 millions de dollars, 6 milliards de Fcfa). Ce qui porte le montant total des décaissements au titre de l’accord FEC à 14 millions de DTS (environ 20.5 millions de dollars, 10,3 milliards de Fcfa).
Le conseil d’administration du FMI, rappelle le communiqué, avait approuvé l’accord au titre de la FEC en faveur du Mali le 18 décembre 2013 pour un montant de 30 millions de DTS (environ 43.9 millions de dollars EU, soit 32% de la quote-part).
À l’issue des délibérations du conseil d’administration de lundi, Naoyuki Shinohara, le directeur général adjoint et président par intérim de l’organe dirigeant du FMI, a noté : « la reprise économique est en cours, mais elle reste fragile et les perspectives sont assombries par une situation sécuritaire difficile et le risque d’une épidémie Ébola ». Il a relevé de graves manquements dans la gestion des finances publiques ayant causé des retards dans la première revue du programme appuyé par le FMI et la fourniture d’aide au budget général. « Afin de rétablir la confiance des entreprises, des consommateurs et des bailleurs de fonds, il est essentiel de durcir l’application des règles budgétaires et de passation de marché, en s’appuyant sur les résultats des audits officiels récents », conseille le dirigeant du FMI.
La loi de finances 2015 remet les finances publiques sur une trajectoire soutenable, se réjouit dans son communiqué le FMI qui exhorte à mettre l’accent sur la mobilisation des recettes, les dépenses prioritaires en faveur de la croissance et du développement humain ainsi que le recours limité au financement intérieur, laissant de la place au financement bancaire du secteur privé.
En outre, le FMI souligne l’urgence de redoubler d’efforts pour renforcer la gestion des finances publiques. Les réformes de la politique et de l’administration fiscales doivent être accélérées pour accroître le produit de l’impôt. Un contrôle plus étroit des dépenses, soutenu par une meilleure gestion de la trésorerie, aidera à prévenir l’accumulation d’arriérés. Une conclusion de l’audit des arriérés intérieurs et l’apurement rapide de ces arriérés favoriseront la reprise économique, estime le FMI.
Il est essentiel, selon l’institution de Bretton Woods, de mener des réformes visant à améliorer le climat des affaires afin de rehausser les perspectives de croissance à moyen terme au Mali. A l’avenir, il sera crucial de poursuivre le renforcement du système financier, d’alléger les contraintes administratives pour les contribuables, d’assainir les finances de la compagnie d’électricité et de lutter contre la corruption, conclut le communiqué.
Les relations entre le FMI et notre pays avait connu une période de tension à partir du mois de juin suite à la controverse sur les dossiers d’achat de l’avion présidentiel et d’acquisition de matériels militaires. Le FMI avait pointé des irrégularités dans la passation de ces marchés, exigeant que la lumière soit faite sur les procédures. Ce qui fut fait avec des audits commandités par le gouvernement et réalisés par le Bureau du vérificateur général et la section des comptes de la Cour suprême. Sur les résultats de ces audits, une enquête judiciaire a été ouverte pour situer les responsabilités et sanctionner éventuellement les personnes qui seront reconnues coupables de manquements à l’orthodoxie financière. Le gouvernement a aussi revu la procédure de passation de marchés de matériel destiné à la défense et annulé certains marchés.
F. MAÏGA