Dans notre pays, la médecine traditionnelle fait partie intégrante de notre vécu quotidien et reste, dans bien des cas, le premier recours des malades. Il est donc nécessaire, voire indispensable, de former les acteurs de cette médecine aux risques de propagation du virus Ebola dans notre pays. D’où la décision prise par la Fédération malienne des associations des tradipraticiens de santé et herboristes (FEMATH) d’organiser une session de formation de ses adhérents sur financement de l’ONG Save the Children.
La session de formation et de plaidoyer qui marque le départ d’un vaste programme de sensibilisation des tradipraticiens et herboristes de toutes les régions de notre pays, a entrepris de former des tradipraticiens du district de Bamako afin qu’ils puissent s’impliquer en connaissance de cause dans la sensibilisation anti-Ebola, et partant, à renforcer les efforts que l’Etat mène déjà dans ce domaine.
A l’ouverture de la session, le président de la FEMATH, Mohamed Fall, a expliqué que la formation allait permettre de mieux orienter les tradipraticiens de santé en matière de lutte contre la propagation du virus Ebola. Après avoir remercié Save the children d’avoir accompagné une initiative qui renforcera la couverture sanitaire de notre pays, le président de la FEMATH a réaffirmé l’engagement des tradipraticiens de santé et herboristes pour la mobilisation de l’ensemble des populations et pour la diffusion des messages de prévention et des mesures d’hygiène ainsi que des consignes sanitaires.
Le directeur pays de Save the Children international pour le Mali et la Guinée, le Dr. Raphael Sindaye, a remercié la FEMATH d’avoir sollicité l’accompagnement technique et financier de sa structure. Les tradipraticiens de santé et les herboristes sont en contact permanent avec les malades et peuvent à leur tour, s’ils ne sont pas bien avertis, être des victimes ou des sources de propagation du virus, a-t-il relevé. C’est pourquoi, Save the Children s’est très tôt mobilisé pour former et informer ces tradipraticiens afin qu’ils soient mieux armés contre la maladie. Raphael Sindaye a exhorté les participants à plus d’attention et à se hisser au rang d’ambassadeur auprès de leurs communautés en véhiculant les bons messages qui permettront à tous, individuellement et collectivement, de se prémunir du virus Ebola. Pour cela, il faut d’abord que les tradipraticiens soient d’abord eux-mêmes convaincus de la justesse de leur combat, ou du moins notre combat commun, a-t-il souligné.
Le directeur général de l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP), le Dr. Amadou S. Traoré, qui représentait le ministre de la Santé, a salué l’organisation de cette journée de formation sur la prévention et la lutte contre Ebola dans notre pays. Il a rappelé qu’il n’existe, à l’heure actuelle, ni traitement, ni de vaccin contre la maladie. D’où l’importance des sessions de formation, d’information et de sensibilisation, et cela, pour aider à véhiculer les messages de prévention et à faire respecter les mesures d’hygiène.
M. A. TRAORE